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THE DILLINGER ESCAPE PLAN - "Ire Works"


1. Fix Your Face 2. Lurch 3. Black Bubblegum 4. Sick On Sunday 5. When Acting As A Particle 6. Nong Eye Gong 7. When Acting As A Wave 8. 82588 9. Milk Lizard 10. Party Smasher 11. Dead As History 12. Horse Hunter 13. Mouth Of Ghosts 


Beaucoup de mystère à propos de ce nouvel album des Dillinger Escape Plan. Sorti en 2007, il pourrait tout aussi bien etre daté de 2027 tant il représente une grande évolution. Cet album est un album concept. Je ne vous expliquerais d'ailleurs pas ce dernier, il serait bien plus sympathique pour vous de prendre part à la recherche d'infos sur cet album intriguant.

Parlons donc de musique. Ca défouraille toujours beaucoup, ca on ne pouvait pas y couper, et c'est tant mieux. "Fix Your Face" pourrait avec aisance obtenir le titre honorifique de "Panasonic Youth" d'Ire Works. Ca défonce dans tous les sens, ca saute, ca hurle, enchainant les plans de fous. C'est typiquement le genre de chanson ou on se sent tellement bien après qu'on doit faire une petite pause pour savourer et apprécier ce que l'on vient de vivre. On rappuie sur play. Deuxième baffe monstrueuse: "Lurch". On commence à se demander si cet opus a complètement renié les parties plus "soft" que "Miss Machine" avait introduites chez DEP, leur valant un franc succès. Que nenni, qu'on se le dise, Ire Works est un album de contrastes. Mais de contrastes entre les pistes. Peut-etre que ceci tient au fait que comme tout album concept, cet opus doit etre pris comme un ensemble. Cette fois le plan de fuite a décidé d'explorer ce coté rock péchu plus accessible en lui consacrant des pistes entières, par ailleurs complètement tubesques. ("Black Bubblegum" , "Milk Lizard", "Dead as History"). 

Arrive la 5ème piste, à laquelle on découvrira plus tard que la 7ème fait écho. Décidément se dit-on alors, ils n'ont pas fini de nous surprendre. Au risque de perdre les derniers fans qui voulaient un retour complet aux sources enflammées de "Calculating Infinity", DEP nous balance des sortes de sessions, assez aériennes et pleines de samples, de rythmes dérangés. Apres tout Chris Pennie, désormais ex-batteur des Dillinger, est également un spécialiste de la musique électronique. C'est jouissif.

A l'écoute des pistes "Nong Eye Nong" et "Party Smasher", aussi géniales soient-elles, on a pourtant un petit moment de doute: auraient-ils complètement perdu leur capacité a contraster chaque piste individuellement? Là encore non, et "Horse Hunter" aura pour effet de démontrer à ceux qui l'auraient oublié, que ces musiciens-là sont au sommet de leur art, capable de tirer des lessons de ce qui a fait leur succès tout en évoluant.

Ces hommes sont des monuments, des pionniers, des aventuriers, des explorateurs. Ni death, ni vraiment grindcore, ni metal, leur musique est à part. Hardcores dans l'ame, c'est indéniable, ils sont pourtant très loin des références en la matière tel les monstreux Converge. 

The Dillinger Escape Plan est une référence à part entière.
 
Finalement, c'est à travers la plus drastique des mutations de leur musique qu'en 2007 ils nous ouvrent les yeux. Leur musique en elle-meme n'est pas la cause essentielle de leur succes. C'est toute leur approche de la musique, cette volonté de constamment mettre à plat leurs envies toujours grandissantes d'éclectisme pour surprendre, choquer, et continuer de faire avancer le petit monde du métal extreme qui leur a permi de tirer leurs épingles du jeu.

Une fois de plus, ce groupe nous sert un album passionant à écouter, sur lequel on peut tout aussi bien passer des heures à danser et pogoter, qu'à analyser l'incroyable maitrise qu'ils ont de leurs instruments et de l'art de composer.