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DARKTRIBE - "Natural Defender"



1)Fantasy…Apocalypse, 2)Darktribe, 3)End of Road, 4)Eyes have you.


Ciel sombre, éclair déchirant l’obscurité, homme masqué drapé de noir, Darktribe se présente d’entrée comme un groupe de metal, de Heavy Metal plus précisément. Que ces quatre musiciens se soient gorgés d’Iron Maiden, Megadeth et de Mercyful Fate avant de se lancer dans la composition, on se l’imagine sans peine, mais ils ont aujourd’hui à leur actif un EP de quatre titres efficace, puissant, ingénieux et autoproduit ! Encore une perle pour des labels en mal de nouveaux groupes. Marre de Trivium, du metalcore, du chant saturé ? Persuadé que le Heavy Metal s’est arrêté avec Judas Priest et Black Sabbath? C’est que vous n’avez pas encore écouté « Natural Defender ». A table !

Dès le premier morceau, Fantasy… Apocalypse, les qualités de ce groupe me claquent aux tympans. En effet, un seul guitariste pour ce combo des Alpes-Maritimes, et pas de chant saturé, gueulé, ni aucun growl sorti des profondeurs de la nuit. Le Heavy Metal se caractérisant par la dominance de la guitare et de la batterie, ainsi que par une rythmique parfaite, je savoure les jeux de Loïc (Guitare) et Julien (Batterie) qui sont à la hauteur de mes espérances. Ne fais pas du Heavy Metal qui veut ! En toute cohérence avec la veine musicale du groupe, l’habileté vocale d’Anthony rappelle les voix théâtrales couvrant plusieurs octaves de Rob Halford (Judas Priest) et de Bruce Dickinson (Iron Maiden), ainsi Darktribe plaira autant aux férus de Heavy Metal des années 1960 qu’aux amateurs de solos complexes et de palm muting. Darktribe déchaîne une rythmique dynamique (parfait exemple avec l’intro de Darktribe) en l’agrémentant de variations, d’ornements mélodiques et de syncopes. Et pour les fous de solos et de chant pur et clair End of Road est LE morceau à écouter en boucle.

Dans Fantasy… Apocalypse, la guitare est tour à tour rock, metal, prenant tour à tour la forme d’un solo puis d’une boucle répétitive saccadée et rythmique. La virtuosité dont fait preuve Loïc rappelle les influences du Heavy Metal, à savoir la musique classique, le blues et bien évidemment le rock. Depuis le premier emploi du terme Heavy Metal en 1968 dans le morceau Born to Be Wild de Steppenwolf, quarante ans après le genre musical n’est pas prêt de s’éteindre. Darktribe est actuellement à la recherche d’un label alors faites tourner l’info.

Sorti le 24 Octobre de cette année, cet EP est disponible sur "HIT Import". Régalez-vous !

Charlotte Noailles.

NEWS: Sortie de l'album "Dans les bras de Morphée"


Oyé oyé nobles gens! Sortez vos agendas, et notez cette date!

La sortie du deuxième album de Zéro Absolu est prévue pour le 14 Janvier 2010. Qu'on se le dise.

Après "La fuite", un premier maxi sorti durant l'été 2006, et son premier album "Du vide au néant" sorti en septembre 2007, Nak revient avec son rock expérimental et transcendant.
L'expression être aux anges s'impose. Pour l'avoir écouté tout l'après-midi et encore maintenant alors que je rédige ces lignes, je vous jure que j'apprécie pleinement de le découvrir en avant-première.
Merci Nak.

Prochainement, chronique de l'album, et interview du one man band.

La chronique "Du vide au néant" est disponible sur ce site.

Charlotte Noailles.

NEWS: Metal et Hardcore...Le top 5 des sorties 2009


En panne d'idée pour votre pote fada de sons robustes et bien balancés?

En ce qui me concerne l'organe palpitant bat ferme pour ces délicieux line-ups:

Dustbowl “In Recoil”


Split “Tales of Vanity”



Nephalokia “Nephalokia”



Darktribe “Natural Defender”



Black Bomb A “From Chaos”

Joyeuses Fêtes à tous!

Charlotte Noailles.

HADOUK TRIO - Baldamore


1)-2) Baldamore 3)-4) : Train Bleu des Savanes 5) Hijaz 6)-7) Nnew 8) Tourneblues 9) Dragon de Lune 10) Likembé-Vole 11) Eréboni Solo 12) Parasol Blanc 1 13) Parasol Blanc 2 14) Bal des Oiseaux

Un tourbillon d’émotions, une avalanche de sens. Fermez les yeux, lancez le live d’Hadouk Trio et ouvrez-les -intérieurement.

Vous êtes là, au milieu d’une foule clairsemée mais dont la vigueur à scander votre nom n’a d’égale que la désolation d’un paysage ravagé par les sécheresses chroniques. Et puis le meneur de votre troupe commence à lancer quelques pas qui amorcent votre danse. Complainte silencieuse qui se change en liturgie frénétique impulsée par les congas, la kora et la vibrance de l’ocarina (« Baldamore »). Et sous l’entrée des claviers, la pluie s’annonce… fine… épaisse… torrentielle.

Les terres ingrates, immaculées d’infertilité, vous remercient ; les villageois, étrillés par la rigueur du climat subsaharien se joignent à vos mouvements.

La pluie est si exaltée que vous vous réfugiez au sein d’une forêt luxuriante. Vierge de tous maux humains, vous ne vous lassez pas de contempler la pureté florale de ce lieu verdoyant et apaisé (« Train Bleu des Savanes »)… Le bruit a cessé… c’est le début de votre voyage…

Un caravanier vous vante les trésors engloutis du désert (« Nnew »). Le guide dans votre traversée des monts de Gobie vous conte avec un lyrisme débordant -aidé par les fioles de vodka arborant son attelage- ses plus ardents ébats (« Tourneblues »).

Un lancinant chant d’accouplement vient troubler votre repos sur les rives des terres australes. Vous refermez les yeux et percevez les analogies de ces doléances avec le son du doudouk (« Eréboni Solo »).

A votre lever, vous demeurez sans voix à la vue du premier vol des cacatoès de Leadbeater (« Parasol Blanc »).

Puis plus de son, vous rouvrez vos yeux et les posez sur la pochette : d’Hadouk Trio ou la quintessence des musiques du monde à la française (« Dragon de Lune »). Son chaloupé et jazzy imprimé par 3 divins instrumentistes : Didier Malherbe : doudouk, flûtes, khen, toupies, ocarina ; Steve Shehan : djembé, congas, toms, derbouka, shakers, calebasse, waterphone, daf, hang, handsonic, cymbals, cloches, archets ; Loy Ehrlich : gumbass, hajouj, kora, claviers.

Accompagnés d’invités miraculeux (Malouma Mint Meidah : Chant, Ardine Bachar Khalifé : Riq, Bongos, Nicolas Genest : Trompette).

Une entité féérique dont l’assemblage de poésies traditionnelles et de touches impressionnistes modernes prend toute sa dimension en live.

Compromis exquis entre finesse, groove et apesanteur, cet album est leur meilleur depuis des lustres…

Eveillez vos sens…

« Car Hadouk est un monde par lui-même, fait de racines aériennes et de terres rêvées, un continent imprévu qui pointe entre l’Afrique et l’Orient, un rivage improbable qui s’avance entre jazz et world, une véritable rose des vents qui se dessine sur le portulan des musiques du monde. Bref, Hadouk c’est une cosmologie en soi, avec ses constellations et ses horizons libres, ses lignes de grande transhumance et ses astres de première magnitude ».

(leur site)


Demisroussos81 (FLO)

COOPER - "Right Now!"


1)Right Now ! 2) Not Alone, 3) Mr.Me, 4)Writers Block, 5)Smile, 6)All The Parties, 7)Hero, 8)Good idea, 9)All Time Low, 10)Terrible Feeling, 11)Wherever It Came From, 12) Bear With Me, 13)Get It Over With.



« I love the 90’s ». Le punk Do It Yourself des années 90 continue de vibrer dans les artères du groupe Cooper, en nous délivrant un nouvel album, d’humeur plus rock, roll and pop que les pionniers du genre punk. Et alors ? Black Flag, Bad Religion, Living End sont autant de groupes nés pour jouer le punk, pour le transporter puis le porter jusqu’à son renouveau avec Ignite, The Offspring et les Dirty Fonzy que nous connaissons tous aujourd’hui. Le punk a étoffé ses rangs, la variété des combos et leur hétérogénéité laissent à penser que le punk est mort, mais les Cooper ne sont pas de cet avis, pas plus que les labels Kung Fu Records (distribution dans le monde entier) et Kicking Records (France/Espagne) qui les distribuent. Brutal tel qu’il le fut, pêchu comme il l’est aujourd’hui, le punk n’est plus celui des origines, mais pas mort, pas encore.

De la bonne humeur mes amis ! C’est grâce au producteur Bill Stevenson, légende punk connu comme le batteur des Descendents (rien que ça), que le mois de novembre vient de nous gratifier de ce très positif cinquième album. Pour une grande amatrice de Social Distortion, Therapy, NOFX et The Lemondheads, il était impossible de passer à côté. Que les choses soient dites : Cooper ne fait dans l’innovation, ni heureusement dans la pop adolescente, mais nous emmène casque sur la tête vers les sentiers du punk rock de Morphine et de Vandals, les moteurs vrombissants, généreux, porteurs de riffs dynamiques. Nouvelle philosophie de vie pour les trois gentlemen de Cooper. Et c’est là qu’entre en scène la signification du titre de l’album "Right Now!". Parce que ça fait punk? Parce que Cooper décidé à rouler des milliers de kilomètres entre Black Flag et Propaghandi ? Non, parce que la vie s’attrape dans l’instant et se savoure dans des riffs bondissants. René van der Zee, chanteur et guitariste ayant subi une attaque en 2005, la seule conduite est désormais celle de l’instant. Vous allez rapidemment vous mettre à scander « Smile again » et « Right Now » sans même y faire attention, et si le rythme continue tel quel, dans trois jours je serai encore en train d'écouter "Right Now!". Bonne écoute à tous !

Charlotte Noailles.

BETWEEN THE BURIED AND ME - "The Great Misdirect"



1) Mirrors, 2) Obfuscation, 3) Disease, Injury, Madness, 4)Fossil Genera - A Feed From Cloud Mountain, 5) Desert Of Song, 6) Swim To The Moon




Enfin ! Voilà qu’avec une boulimie irradiante Between The Buried And Me nous offre sa dernière offrande. Et qui dit Between The Buried And Me dit recherche inénarrable et richesse incommensurable. Alors oui beaucoup d’éléments de Colors (le précédent et magistral opus) trahissent les premières écoutes ; oui le son titanesque emploie les mêmes fréquences que son prédécesseur ; oui Tommy Rogers saupoudre toujours les interstices mélancoliques d’une voix falsetto à se damner alors qu’il soutient avec véhémence les fulgurances chaotiques par son growl puissant caractéristique ; oui le combo nous la joue opéra rock avec son concerto en 6 mouvements ; oui, oui… Mais s’arrêter là et cantonner The Great Misdirect à du bon boulot pour un groupe en roue libre serait extrêmement réducteur et un réel écueil.
Car oui, Between The Buried And Me est bien plus que du deathcore labellisé New Age. Les thématiques développées dans les textes de Tommy sont toujours d’une profondeur immanente. Une véritable catharsis pour leur auteur. Le son met aussi en avant chacun des musiciens et le travail lumineux de Dan Briggs -bassiste- n’en pèse que plus. Au-delà du fait que les interprètes affichent donc toujours la même et rageante dextérité divine, ils poursuivent leur mutation… mais d’une façon moins visible que précédemment. En effet, sur cet opus, l’évolution est perceptible dans les accalmies où Paul Waggoner -guitare- intègre des digressions slide et des sonorités -tant acoustiques que bluesy- d’une épuration « désertique ». Si on pouvait reprocher à Colors de pêcher par une densité gargantuesque, The Great Misdirect intègre, lui, des enchevêtrements rythmiques toujours aussi hallucinants mais matinées de réelles aérations qui, en plus d’être d’une finesse éblouissante, font montre d’une cohérence autrement plus grande que sur toutes leurs précédentes réalisations. Par ce travail singulier, les aspirations du quintet s’en retrouvent déployées et permettent d’agréger éclectisme et exigence sans faire trop éparpiller le cortex de l’auditeur (« Swim To The Moon »).
La formation se met donc en difficulté mais n’oublie pas de nous pondre de pures boucheries (« Obfuscation » et son travail sur les harmonies digne d’un Cynic en grande pompe) ou des refrains sublimes (« Swim To The Moon »). En assumant l’influence de Pink Floyd ou Rush, le groupe enfante certaines parties au raffinement troublant (« Disease, Injury, Madness » rappelant immanquablement « Ants Of the Sky »). Et quand Between The Buried And Me s’attaque à l’exercice périlleux du titre délicat vantant les mérites de la camomille et la tisane de pâquerettes (« Desert Of Song ») il s’en sort haut la main.
Enfin, comment occulter « Fossil Genera - A Feed From Cloud Mountain », peut être le titre le plus recherché -en tout cas le plus alambiqué- sorte de rencontre impromptue entre Mr.Bungle, le Ulver des débuts, The Red Chord et The Ocean le tout avec le Mahavishnu Orchestra en guest surprise…

J’ai attendu cet album deux ans, le dissèque depuis un mois et, si c’est peut être l’œuvre la moins surprenante de cet étonnant combo, c’est un de ses travaux les plus aboutis et réussis… même si un avis définitif ne peut se forger qu’avec plusieurs mois de recul.



Demisroussos81 (FLO)

NEWS: Interview de Split


Bonjour messieurs. En écho à ma chronique sur votre EP, je vais profiter de cette interview pour nourrir ma curiosité de musicienne. J’ai particulièrement aimé l’entrée en matière de « Tales of Vanity » avec le morceau "D’eau claire et d’acier". Le piano est accrocheur, limpide, rythmé, auquel s‘ajoute différents arrangements qui font merveille. Vous avez un pianiste en herbe dans vos rangs, ou est-ce un passage préenregistré ajouté au morceau ?

Thierry (Guitare): Au départ, ce passage a été composé pour deux guitares acoustiques, mais comme nous avions déjà "Tales of Vanity" en guitare acoustique, on s’est dit que pour une intro le piano serait un bon compromis. Alors c’est Flave, l’ingénieur du son de tales of vanity et également compositeur, qui a retranscrit la compo pour le piano. Nous voulions quelque chose de soft sans que cela sonne electro non plus, et je crois que Flave nous a bien compris.

Depuis la sortie de votre premier EP en juillet 2009, la promotion du groupe va-t-elle bon train ? Votre myspace annonce l’ambition de faire connaître Split à travers toute la France. De ce côté-là les choses bougent-elles ? Un label vous aurait-il approché ?

Thierry (Guitare): Nous le savions déjà avant de commencer, mais je crois qu’on s’en rend compte de plus en plus, la démarche pour faire connaître l’EP est encore plus compliquée que de le réaliser.
Notre démarche se décompose en deux phases.
La première était de faire parler de notre EP, par les webzines, presses spécialisées, myspace, lastFM (qui fonctionne plus pour l’étranger).
La deuxième phase est d’aborder les labels ou associations qui pourraient nous aider à s’exporter un peu plus loin que la Lorraine.
Nous avons quasiment terminé la première phase et nous sommes agréablement surpris des critiques à notre égard.
Quand à la seconde phase, elle nous semble plus délicate, car même si le groupe a déjà 10ans, c’est en fait notre première expérience dans ce domaine et nous cherchons évidemment des labels susceptibles d’être intéressé par notre musique, ce qui n’est pas facile. Mais nous allons bien finir par trouver un compromis.

Votre timbre musical est particulièrement riche et personnalisé. Il y a des compositions hybrides qui embrassent une multitude d’influences. Depuis la création du groupe, avez-vous toujours été inqualifiable ou davantage trash, death, hardcore ?

Christophe (Batteur): Je crois qu’on a toujours rigolé des étiquettes qu’on a tenté de nous donner.
En effet, depuis toujours, on s’est jamais trop soucié de coller à un style ou à une mode particulière. (Peut-être à tort car cela aurait sûrement facilité nos démarches ou nos candidatures pour certains festivals.)
Disons qu’avant tout, nous jouons pour nous faire plaisir, le style qui ressort de notre musique n’est pas vraiment étudié. D’ailleurs, il n’est pas défini. Nos compos évolueront tout le temps. Même si elles resteront dans la famille metal. Enfin, je crois (sourire).

Comment se passe la promotion en Lorraine? Le coin est fréquenté des metalleux, ou avez-vous du bouger davantage pour vous faire connaître ?

Laurent (Basse): Nous avions pas mal de concerts de prévu pour Novembre/Décembre essentiellement en lorraine, mais ils ont été quasiment tous annulés par les orgas. Du coup, c’est un peu le creux de fin d’année. C’est dommage. La lorraine est assez réceptif pour le metal, il reste encore des viviers de chevelus à droite à gauche. Pour ce qui concerne le reste de la France, on est évidemment preneurs, mais c’est vrai qu’on galère pas mal faute de contacts.

La technique, la maturité et la précision sont des qualités qu’on trouve rarement dans un premier EP. On ne pourra que se régaler avec un album. On dit toujours de ne pas tuer l’ours avant de l’avoir tué, mais pouvez-vous déjà annoncer un LP, ou vous laissez-vous du temps pour promouvoir « Tales of Vanity ? ».

Split: C’est vrai que dans les chroniques qu’on a reçu sur "Tales of Vanity", on est en droit d’attendre un LP, alors évidemment on en parle déjà. Nous ne sommes pas professionnels, et la composition d’un album va forcement nous demander pas mal de temps surtout si l’on veut conserver le style du notre EP. Disons que ça prendra le temps que ça prendra. En priorité, on va faire la promo de TALES OF VANITY.

Le morceau «Tales of Vanity » est très différent du reste de l’album. Une nostalgie de la guitare acoustique et classique semble s’exprimer par la douceur inhérente du morceau. L’absence du chant accentue le contraste avec le reste de l’EP. On trouve une foule de tempos et de rythmiques dans vos quatre morceaux, une volonté de trancher avec un genre prédéfini ?

Adrien (Chant et Guitare): Encore une fois, nous composons sans trop nous soucier de la forme finale de la compo. Alors en final, c’est vrai que comme nous n’avons pas vraiment de modèle stylistique, nous tranchons peut-être avec les autres styles metal. Et d’ailleurs nous nous en rendons compte pendant les concerts où bien souvent le public est un peu perdu par nos structures.

Votre prochain concert a lieu en Lorraine le 12 décembre au bar le No Man’s Land. Le nom annonce la couleur ! Sans lister une foule de groupes trash et metal qui vous ont dorloté depuis toujours, quels sont respectivement vos trois groupes phares ?

Split: Pour faire simple, je pense qu’on écoute plutôt la même chose et que je pense qu’on peut retrouver les influences de Between the Buried and me. Undying et the August burns red dans la musique de SPLIT.

Pour revenir à la pochette du groupe, j’y ai vu une référence au film "Château dans le ciel" de Hayao Miyazaki, mais aussi un cri d’alarme sur l’état actuel du monde. Dans vos paroles, quel message cherchez-vous en particulier à transmettre ?

Adrien (Chant et Guitare): Après avoir questionné le graphiste sur ses influences, je crois qu’il n’avait pas fait exprès pour le clin d’œil sur le château de Hayao Miyazaki. Donc simple hasard.
En ce qui concerne cette pochette, ce que nous voulions, c’était uniquement sortir d’un cliché trop metal habituel, où souvent la mort est mis en premier plan. Nous sommes loin de ces idées là, et nous avons cherché à trouver quelque chose d’original pour la pochette, vue les remarques des gens sur cette dernière, ça a l’air réussi.
Nous n’avons pas pour but de moraliser les gens qui nous écoute, nous véhiculons aucun message de haine, ni d’amour d’ailleurs (sourire). Nous pensons avons tout que la musique est là pour divertir et pour pas se prendre au sérieux. Ca c’est le rôle des politiciens et des gens raisonnables.

Eh bien merci beaucoup messieurs, et surtout avertissez-moi si vous passez à Nantes, Bordeaux ou Toulouse. A suivre!

Charlotte Noailles.

LOST SPHERE PROJECT - "Verse XXIV"



1) 26122004, 2) Room 69, 3) Erectil dysfunction, 4) Velociraptor, 5) Alembic addiction pt.2, 6) The one I love to hate, 7) Stomachal butterflies, 8) X, 9) Luvicide, 10) Ragnagnok the great, 11) Suffer, 12) March of the myopic, 13) Heartstorm, 14) Alembic addiction pt.1, 15) Verse XXIV, 16) War for free.



C’est fidèle à mon poste de chroniqueuse pour Division Records que je m’attèle aujourd'hui au LP « Verse XXIV » de Lost Sphere Project, sorti le 13 novembre. Attention, ici les ampoules ont claqué et l’obscurité s'est faite reine. Gueule belliqueuse, crocs acérés, chant contre hurlements, je vous préviens que l’ambiance n’a rien d’harmonieux. Le premier né de LSP agresse nos oreilles sans vergogne de ses cris inquiétants, à croire que Satan s’est invité au karaoké. Le résultat fait mal à souhait, et qu’à cela ne tienne ! Il y en a à qui ça plaît. Avant de poursuivre, sachez aussi que LSP est le side-project de Rorcal... alors ça y est, vous êtes dans le bain ? Maintenant on va pouvoir tâter la température de l’eau.

Dès les deux premiers morceaux de « Verse XXIV », je pense à des gravas pulvérisés suite à une explosion, ou encore à une créature à l’agonie enchaînée qui nous regarderait haineuse la bave aux dents, et si de nombreux critiques ont pu entendre des passages aériens, moi je les cherche encore (en même temps je ne crois pas que le style s’y prête). A moins d’être amateur de grindcore, de black et d’ambiances lourdes et inquiétantes, a priori il y a peu de chance que ça passe. A la première écoute de « Verse XXIV » on a l’impression désagréable d’être piétiné par une armada de trolls enragés. L’album déraille, cogne, et brutalise sur la longueur. Oyé oyé barbares ! Bienvenue ! Et n’oubliez pas les pansements post-écoute, car ça saigne méchamment. Il n’y a qu’au neuvième morceau, Luvicide, que LSP nous offre la surprise d’un chant clair en duo avec du chant saturé. Passage largement apprécié au milieu des bombes, du death growl et d’un chant diphonique entre chant mâché et grognements (les grosses baffes sur Suffer et Room 69).

Les seize épisodes de cette saga animale et guerrière ne révèlent rien des paroles qu’ils rugissent même si l’on peut déduire quelques uns de leurs sujets de prédilection grâce aux titres des morceaux: Alembic addiction pt.1, Erectil dysfunction, Suffer, etc). On n'en saura guère plus sur ce violent animal. La technique est parfaite, les musiciens de haut niveau, mais difficile d’accès. Les enfants de chœur n’ont qu’à fuir devant l’animal, comme le Gévaudan devant la Bête, car la créature sortie de son trou a bien l’intention de tout détruire sur son passage. Dévorer, piétiner, tuer, vos tympans en seront marqués durablement si vous les laissez à la merci des LSP. Si vous cherchez à extraire le Mal, LSP est un processus cathartique on ne peut plus efficace. L’album derrière vous, vous vous sentirez purifié et soulagé.

Vous l’aurez compris, amateurs de grindcore, jetez-vous dessus, et pour les autres, prenez gentiment le sentier qui contourne l’entrée de la grotte.

Charlotte Noailles.

NEWS: Agora Fidelio enregistre son nouvel album

Si son myspace n'annonce rien, l'actualité du groupe est pourtant digne d'être signalée. Et comment!

Les toulousains d'Agora Fidelio entrent en studio en décembre pour enregistrer leur nouvel album, annoncé comme un triple album-triptyque.
Après "Une histoire de chair" en 2002, "Altitude Zéro" en 2004, l'EP "Finir à Paris" en 2006, et "Le Troisième choix" la même année, on a hâte de découvrir la suite après une pause de trois ans.

A surveiller de très près! Décembre étant le mois du père à la longue barbe blanche, l'info aurait pu passer inaperçue.

A plus tard!

Charlotte Noailles.

AMANDA PALMER - "Who Killed Amanda Palmer"


1. Astronaut, 2. Runs In The Family, 3. Ampersand, 4. Leeds United, 5. Blake Says, 6. Strength Through Music, 7. Guitar Hero, 8. Have to Drive, 9. What's the Use of Wondr'in?, 10. Oasis, 11. The Point of It All, 12. Another Year


>>> Myspace <<<

>>> Site Officiel <<<


Il y a des choses qu’on peut difficilement esquiver sur son parcours. En ce point, le Docteur ès zizik que je suis ne saurait faire l’impasse sur Amanda Palmer.


Près de dix ans séparent les premiers pas de la belle de Boston dans son duo punchy des Dresden Dolls du présent album. Amanda Palmer se la joue solo, expérimentant - pour un temps - l’aventure musicale sans cet incroyable mime-batteur qu’est Brad Viglione. Se la joue solo ? Pas exactement mes amis. En effet, si notre reine du clavier s’est lancée dans cette épopée-ci, ce n’est que soutenue par le violoniste et actuel producteur de son album, j’ai nommé l’australien Ben Folds. Mais qu’on ne s’y trompe pas, c’est bien l’album d’Amanda, le violon restera toujours très discret.


Ces petites précisions inscrites, qu’en est-il à proprement parler de Who Killed Amanda Palmer ?


Avant de rentrer dans le détail de l’album et ainsi décortiquer une à une les douze pistes pour cabaret-punk que la demoiselle nous offre, il est une chose qui frappe de suite : Amanda a retrouvé le feu des débuts survoltés des Dresden. Là où sa prime formation faiblissait de CD en CD pour finir sur un mou du genou No, Virginia, nous retrouvons toute la fougue qu’on aime chez elle. Ni ces noires années, ni même sa récente opération des cordes vocales ne semblent plus pouvoir l’affecter. Pour tout admirateur de cette diva du 21ème siècle, c’est une véritable renaissance.


Dans le détail, Amanda nous offre des pièces plus personnelles, n’hésitant pas à ressortir des fonds de tiroir comme sur le calme mais intense Strength through music ou encore nous présenter ses autres amis, comme sur la reprise de What’s the use of wond’rin’ ? avec Annie Clark (de St Vincent, que je vous conseille pour les avoir vu en live l’été passé), ou encore East Bay Ray (des Dead Kennedys)… pour ne citer que mes favoris. Amanda a su s’entourer, pour notre plus grand plaisir, et ce sans que les apparitions des uns comme des autres ne brisent l’harmonie de l’œuvre.


Tout commence par Astronaut, dès la première note claquée dans un cri retenu, toute la véhémence de son être. Un premier couplet posé, un fond très calme violoncellé, au piano muselé, mais Amanda est l’eau qui dort, jouant sur le registre du You snooze you loose cher à Gonzales, elle repart bien vite pour notre transport, et de là, ça ne s’arrête plus. Je la revois encore jouer ça, frappant parfois ses notes avec le coude. Véridique. Et que dire de sa voix, sa voix ! Toujours à un doigt de casser, mais toujours à la note juste, toujours une passion rimant dangereusement avec perfection. Une fois remis, on se le demandera : mais quand piano et violon se sont-ils si bien accommodés dans notre histoire ? Ne cherchez pas, Astronaut, sur ma planète, on appelle ça un tube en puissance. Simplement. Cette mise en bouche ne semble pas avoir entamée notre vaillant duo, qui enchaîne sans transition avec le nerveux Runs in family, au tempo sonnant comme une course contre la montre, en adéquation avec ses paroles. Suivra l’intime Ampersand, qui nous permet de retrouver les ballades au piano côtées des Dresden Dolls. Et Re-boom ! Leeds United vous empêche de vous poser, avec un piano straight qui a enflammé les plus belles heures du cabaret punk. Amanda est aux commandes et elle le prouve, on sort pour une première fois les trompettes, même sur celle-là, où tout se joue finalement aux montées rock de la dame. Pour se remettre, deux chansons travaillant d’avantage sur le sens des paroles que la puissance des mélodies, je ne dévoile rien.


Bon, jusqu’ici, c’était très bien. Nan, vraiment. Très bien.


Mais voici venu Guitar Heroe, le titre qui rend cet album obligatoire, celui que j’ai écouté en boucle durant des nuits et des nuits en me remémorant de ce baiser avec Amanda (cadeau d’anniversaire, eh ouais mon pote !). Qu’est-ce qui s’est passé lorsqu’Amanda a pondu cet hymne ? Si vous n’avez jamais vu à quoi ma muse chérie ressemble, jetez un œil à ce clip en particulier. Décrire toute la puissance de ce morceau est un véritable challenge mais baste ! Rien qu’à la première note saturée, on sent le gros tube du fond des âges venir, comme une prémonition au coup de foudre auriculaire. Puis c’est l’accord magique sur guitare électrique, et après ça, tout peut arriver, et tout arrive ! Un piano qui claque en osmose, la voix d’Amanda comme une injonction à aimer ce qu’elle nous inflige, à la fois puissante, partant dans des montées qu’on lui ignorait encore chez les Dresden, sentimentale, battant au rythme violent de ce qu’est vraiment la vie. On m’accusera de subjectivité ! Je la revendique, et vous mets au défi de rester indifférent à ce crescendo. Voilà !


Vous l’aurez compris, après cette bombe, le reste de l’album importait peu. Très sérieusement, il aurait pu s’arrêter là, je ne lui aurais rien reproché. Tout comme mon article, tiens (mais sentant les ondes tout aussi télépathiques que coercitives de mon rédac chef, je préfère continuer). Ainsi il vous faudra du temps pour remarquer la piste suivante, Learn to drive, très posée, presque a capella, qui plus est. Non, tout ne recommencera que sur le duo pastichant Le Carousel, avec Annie Clarck, tellement l’humour vient s’incruster. Puis bizarrement, là où nul d’humour n’avait jusqu’ici pointé le bout de son petit nez rouge, Oasis, qui, traite de l’avortement chez l’adolescent comme s’il s’agissait d’une comédie musicale. Comme devait s’en défendre plus tard Palmer face aux censures des radios anglaises, il est pourtant difficile de traiter de sujets douloureux (la chanson lui viendrait en partie de sa propre expérience) avec humour, et c’est un vrai tour de force que d’y parvenir. J’en connais une qui aurait été très copine avec notre regretté Desproges. Clip très amusant, ceci dit. Bon, petit Point of it all où Amanda laisse peut-être un peu plus de leste à Ben Folds (quoique).


Et tel un sale Jack-in-the-box, un dernier morceau dévastateur. Guitar Heroe vous à fait vous sentir vivant ? Apprêtez-vous à mourir sur place. Another Year, un crève-cœur, si les paroles ont une quelconque résonance chez vous, ou même si elles n’en n’ont pas. Bienvenue dans la cour des grands joueurs de piano, ce qui force d’ailleurs l’admiration chez Palmer, puisqu’elle n’a jamais appris à lire une partition. En une gamme tout est plié : vous savez que vous n’allez pas repartir indemne. Encore une fois, je ne tiens pas à lever le voile des paroles, si vous ne comprenez pas bien l’anglais, il me semble plus judicieux d’aller voir par vous-même une traduction. Je m’autorise une digression (encore) pour souligner que bien de belles chansons, comme Strange Fruit, prennent un fond dramatiquement percutant lorsque vous savez de quoi elles retournent. Amanda Palmer nous gardait la plus intime pour ce final que je vous déconseille fortement d’écouter en boucle.


Définitivement, l’album qui aura marqué l’année passée, pour votre modeste serviteur.


OK, à titre plus personnel, cet article me voit réintégrer Collective Anthem. Par l’amélioration sensible de mes moyens d’action, me voici définitivement de retour dans la place. Désolé de cette longue absence…

Split - "Tales of Vanity"

1) D'eau claire et d'acier, 2) The Least of our smiles, 3) Tales of Vanity, 4) The Exchequer, 5) Halcyon Stream.

>>> Myspace <<<

Quelle pochette! Quel groupe! En plus d'une illustration qui attire le regard, l'EP « Tales of Vanity » est également une merveille musicale. Je souhaiterais maintenant que la presse et les webzines repèrent les bonnes têtes aux quatre coins de la toile et offrent enfin de la visibilité aux groupes qui proposent du neuf à la scène metal. A l'écoute de Split, à la fois trash, metalcore et non conforme, l'urgence est aux remerciements, car c'est grâce à des groupes innovants tels que Split que le metal continue de nous surprendre. En passant par Metallica, Iron Maiden, Judas Priest, Megadeth, ou encore Gojira, Darktribe, Parkway Drive, Manimal... le genre continue d'inspirer de nouvelles générations, et de révéler ses variantes et nouveaux talents.

Avec Split le metal évolutif est à vos portes. Jetez-vous à sa rencontre. Le groupe vous propose ici un EP de grande qualité. « Tales of Vanity » se présente d'abord à nous via l'illustration d'une cité futuriste qui orne la pochette. On pense immédiatement à l'affiche du « Château dans le ciel » de Hayao Miyazaki, bien que la scène que nous donne à voir « Tales of Vanity » soit plus sombre. Fumées d'usines, déchets toxiques rejetés par les tuyaux, la cité en forme de coeur représente la civilisation polluante des hommes et le chant de leurs « Contes de Vanité ». Avant leur EP, Split c'est tout d'abord trois démos, une onze titres en 1999, « Ecume de vie » en 2004, et « For all her natural beauty » en 2006, ainsi qu'un bon nombre de concerts dont l'ouverture pour X-Vision et Dagoba.

Sorti en juillet 2009, « Tales of Vanity » nous délivre un chant qui gronde, une voix qui porte et des compositions variées qui montrent que Split a tous les atouts de son côté pour surprendre et satisfaire les soifs metalliques des plus férus d'entre nous. Nous plongeons dans trente minutes de fureur chaotique nimpée de lumière: le morceau Tales of Vanity est une ballade aux sonorités à la fois folk et metal, et le morceau The Exchequer débute au rythme d'une marche guerrière. Aux commandes de leur tuerie metalcore, avec chant trash et virées brutes et mélodieuses, Thierry, Adrien, Laurent et Christophe sont en passe de devenir des incontournables de la scène metal underground. Ils nous proposent avec rage un EP hybride entre Between The Buried and Me, Kongh (down-tempo), Impure Wilhelmina, et la beauté lyrique des envolées classiques (piano et samples electro sur D'eau Clair et d'Acier). Moins sludge que Kehlvin, pas viscéralement death, Split est un mélange de trash, d'ingéniosités rythmiques, et de transitions si fluides et cohérentes qu'on ne peut que s'extasier à leur écoute.On découvre des décharges spontanées qui fusent en tous sens, comme avec l'entrée musclée du titre The Least of Our Smiles qui est rapidement suivie d'altérations death, hardcore et instrumentales, puis place à de nombreux solos de guitares au tempo entre lenteur et vitesse infernale (de très beaux solos sur The Exchequer). Un EP grandiose que je ne me lasse pas d'écouter depuis maintenant trois semaines. Split est un groupe coriace, subtil par essence, metal d'inspiration, violent par l'expression, à mes yeux Split fait partie des rares talents du metal progressif.

Charlotte Noailles.

COALESCE - "Ox"


1. The Plot Against My Love, 2. The Comedian in Question, 3. Wild Ox Moan, 4. Designed to Break a Man, 5. Where Satire Sours (instrumental), 6. The Villain We Won’t Deny, 7. The Purveyor of Novelty and Nonsense, 8. In My Wake, For My Own, 9. New Voids in One’s Resolve, 10. We Have Lost Our Will (instrumental), 11. Questions To Root Out Fools, 12. By What We Refuse, 13. Dead is Dead, 14. There is a Word Hidden in the Ground


Véritable institution du hardcore chaotique au même titre que Converge, Botch ou Breach, Coalesce avait été à l’origine du désespoir le plus profond lors de son démantèlement en plein vol après l’apparemment monumental Revolution In Just Listening en 1999. « Apparemment » car trop jeune pour mesurer l’ampleur de ce disque et des précédents -à 12 ans on a d’autres préoccupations… C’est donc en 2009, que je me lance dans la découverte de ce combo, alors qu’il célèbre tout juste sa reformation officielle.
Que penser donc de cet objet après un silence 10 ans, alors que des dizaines de fanges de metal newschool ont abreuvé l’industrie musicale ?

Et bien on peut tout d’abord affirmer que la bande de Jes Steneiger ne souffre aucunement du poids des années. Le décalage de l’âge permet en effet à Coalesce d’asseoir une dynamique singulière -chose ô combien précieuse en ces temps de copier/coller généralisé- ; Coalesce joue à l’ancienne école, ne déboule avec une efficacité impertinente tels The Dillinger Escape Plan ou Between The Buried And Me, mais fait parler l’expérience. Les idées fusent mais s’installent de façon plus sournoise, le groupe nous enfoui sous un amas opaque de riffs lancinants pour mieux nous semer lors des parties galopantes… et inversement. Il donne l’impression d’improviser, d’expérimenter en temps réel -le travail guitaristique de Jes Steneiger n’est d’ailleurs pas sans rappeler celui de Davide Tiso (Ephel Duath) dans sa recherche permanente et son utilisation de la polyphonie.
La production renforce ce sentiment, très âpre et rugueuse mais non dénuée de sensibilité, à la fois d’une densité Herculéenne et d’une légèreté Apollonienne, elle enrobe à merveille la rage de la formation pour en décupler un charisme de chaque instant. Ainsi, Nathan Richardson (batterie) oppose diamétralement son approche à celle Jes Steneiger (guitare) amplifiant des contrastes déjà prononcés. Ainsi, le premier, pratique un jeu très aéré, « touffu », puissant, lent et implacable avec une utilisation très mesurée de double pédale, un jeu à la cymbale omniprésent mais fondu dans le mix et une maestria que seuls des cogneurs tels que Danny Carey (Tool) peuvent se targuer de posséder. Jes Steneiger, lui, en petit génie qu’il est -le monsieur est thésard- développe des sonorités moins « terriennes », plus agressives, dissonantes en mouvance perpétuelle, scrutant continuellement la moindre idée permettant au maelström sonore pratiqué par le quatuor d’évoluer. Citons par exemple les riffs en tapping de « The Villain We Won't Deny » et de « By What We Refuse » instituant des pulsions hypnotiques et hallucinées apposées à des parties faisant office de pures mandales hardcore.

Si on gratte donc un peu, on découvre sans mal qu’intrinsèquement le groupe est pétri d’influences (constat encore plus flagrant avec les parties acoustiques divinement « Morriconiennes » de « Where Satire Sours », « The Purveyor of Novelty and Nonsense », « We Have Lost Our Will », « By What We Refuse » où la slide et les ponchos sont de sortie) s’érigeant à la confluence de Botch, Neurosis, Suno))), Dead Combo, Johnny Cash, Mastodon, Kylesa, Clutch, …
Dans ses moindres plans, le combo développe des idées savamment surprenantes. Auscultons par exemple « Designed to break a man » sorte d’accouplement contre nature entre rockabily et country grasse avec disto ; d’autres titres, tels que « Wild Ox Moan » (et son inaltérable ralentissement effleurant les cimes de l’insanité avant de vaciller sous les attaques aussi éclairées que syncopées de Jes Steneiger) ou « The Purveyor of Novelty and Nonsense », sont l’éloquent reflet de l’harmonie qu’imprime Coalesce à ses diverses aspirations.
Enfin, comment achever ce commentaire sans vous parler du timbre si rocailleux et arraché de l’ami Sean Ingram. Une voix houblonnée et nourrie au bourbon, quelque part entre Scott Kelly (Neurosis) et Barney (Napalm Death) -oui y à pire.



En bref, Ox, un album qui transpire, qui transmet, qui respire, qui sent le vrai, qui aspire sans sevrer...




Demisroussos81

CHEVELLE - "Sci-Fi Crimes"




1. Sleep Apnea, 2. Mexican Sun, 3. Shameful Metaphors, 4. Jars, 5. Fell into Your Shoes, 6. Letter from a Thief, 7. Highland's Apparition, 8. Roswell's Spell, 9. Interlewd, 10. New Momentum, 11. This Circus.


Après plusieurs écoutes de « Sci-Fi Crimes », de « Backspacer » et de « The Resistance », je peux dire que le mois de septembre a dévoilé son lot de mauvaises surprises, mais au milieu de ce triste patchwork musical c'est sans contest Chevelle qui remporte la palme de la plus belle vautrée avec « Sci-Fi Crimes ». Un cinquième album qui me rappelle les débuts du trio avec « Point #1 », et combien le groupe a exclu tout mordant et innovation depuis son quatrième album. Autant « Wonder What's next » et « This Type Of Thinking » avaient de très bons morceaux, tous cohérents avec l'évolution metal que prenait le groupe, autant « Sci-Fi Crimes » ennuie et endort (excepté le titre Jars). Avec « Vena Sera » (quatrième album) Chevelle a refait sensiblement la même chose que « Wonder What's Next » sans débordements d'ingéniosité, produisant des accords répétitifs, mais heureusement altérés par le chant hypnotique de Pete. En 2009, que reste-t-il des virées agressives du groupe et de la voix subjuguante de Pete? Depuis 1999 que Chevelle existe, « Sci-Fi Crimes » est marqué par le poids de la décennie d'existence.

Highland's Apparition est une ballade qui tourne en rond, molle, lassante (tout comme Shameful Metaphors), Fell Into your shoes me laisse un goût aussi amer que les pompes du concerné, et je décerne à Interlewd le prix du morceau qui ne sert à rien, si ce n'est que d'afficher onze morceaux au compteur de l'album. Tout comme Sleep Apnea, Mexican Sun, This Circus débute dans la veine metal pour finalement s'arrêter dans un état instrumental cyclique et lassant: basse et guitares jouent impeccablement leur duo avec un chant juste, ponctué de hurlements agressifs, mais qui ne suffisent plus à retenir l'attention. Il n'y a pas à en dire davantage, la soucoupe volante de la pochette résume à elle seule « Sci-Fi Crimes », l'album est un ovni dans la discographie de Chevelle, car c'est la première fois que la répétition et la langueur s'y font sentir. J'avoue ne pas avoir prêté attention aux paroles, la déception m'ayant coupé toute envie de m'y attarder. Quant à la soucoupe sur la pochette, elle annonce un futur inquiétant, et pour moi la mort assurée du groupe s'il ne se réinvente pas. Trouvez quelqu'un qui ne regrette pas son achat et on en reparle. Roswell's Spell achève de déprimer mon écoute. Je reste une fan(atique) de Chevelle, mais pas de « Sci-Fi Crimes », sans rancune les gars. Pour l'heure, il ne me reste qu'à vous conseiller d'écouter Novels, groupe de rock metal alternatif qui sort son premier album en février 2010. Le groupe explore des territoires qui vous dépayseront à coup sûr.

Charlotte Noailles.

NEWS: Agenda des concerts Toulousains


Périple toulousain. Quand les joies Live de toujours se confirment à nouveau, les retrouvailles sont fortes en émotions. Musiciens, soyez bénis.


A l'honneur, un groupe que les comploteurs festifs de l'Ecofestival d'Albi (aussi connu comme le Complot sur le Campus) avaient eu la chance de découvrir en avril dernier.

Cette semaine Krank! a animé avec brio deux petites scènes toulousaines. Annonce du programme qu'il nous avait concocté:
KRANK! et LE MINUS partent en LIVE sur Toulouse mercredi et jeudi et reçoivent en exclu le groupe parisien BAD-IN. Mercredi 23 septembre: 21H au café Populaire, rue de la Colombette à Toulouse, entrée libre, et jeudi 24 septembre: 21H au Camino, rue Saint Michel à Toulouse, 5 euros.
Venez nombreux nous soutenir, boire un coup et enjoy some good sound!

Pourquoi faire l'annonce de concerts déjà consommés? Pour mieux vous donner l'envie de guetter ceux qui approchent. Ces deux concerts étaient d'enfer donc (merdeuh!) n'en ratez pas plus! Toulouse regorge de bons concerts à petits prix. Listing:

Mercredi 30 septembre: Zubrowska et Plebeian Grandstand au St des Seins (20h30 - 3 euros)

Jeudi 1er octobre: Bleubird + K.S.M feat Grain2cat au Cri de la Mouette ( 21h30 - 5 euros).

Samedi 10 octobre: Ultra Vomit + Manimal + Benighted + Nephalokia + Drawers au Furia Antistatic (Ramonville - Salle du Bikini, 19h30 - 12 euros en prévente/14 sur place).

Jeudi 29 octobre: Festival La France dort 2... avec Les Ramoneurs de Menhirs + Brassens's not Dead + Les Punaises + Arrach + Heyoka (Ramonville - Salle du Bikini - 19h30 - 12 euros).


Enjoy! Les prochaines news concerneront les concerts sur La Rochelle. Rock on!

Charlotte Noailles.

METALLICA - "Death Magnetic"


1. That Was Just Your Life, 2. The End OF The Line, 3. Broken Beat & Scarred, 4. The Day That Never Comes, 5. All Nightmare Long, 6. Cyanide, 7. The Unforgiven III, 8. The Judas Kiss, 9. Suicide & Redemption, 10. My Apocalypse

>>> Site Officiel <<<

Voilà un an déjà que Metallica nous a offert l'album tant attendu, après un album et une période chaotique, le recrutement d'un nouveau bassiste, et même un reportage pour nous montrer tout ça.

L'album s'ouvre sur les battements de coeur de "That Was Just Your Life". On est directement plongé dans une ambiance flippante, presque tendue. Les petits arpèges en son clair viennent ajouter à l'effet, avant de nous envoyer du gros son en disto dans la tronche. Le tout reste bancal quelques mesures, avant d'avoir droit à un bon vrai riff trash, comme on en avait pas eu depuis belle lurette avec eux. Le ton est donné ! Et ça continue en beauté, notamment avec "Broken, Beat & Scarred" autre hymne du retour au trash. En ce qui me concerne, "The End Of The Line" passe presque inaperçue entre les deux mastodontes du début.

On poursuit avec "The Day That Never Comes", offert avant l'heure en single, on a même eu droit a un clip grosse production (A noter le clip antimilitariste, qui rappelle la chanson "One", dont les coups de caisse claire imitent une mitraillette). La première impression, en entendant les jolis arpèges en son clair, survolés par des accords d'octave en légère disto, le chant posé, un refrain tendance rock, on se dit qu'on est repartis en 1990, au Black Album. La peur s'empare alors de notre pauvre petit esprit qui avait cru que Metallica était revenu au trash, malgré les quelques rares riffs rapides par-ci par-là et le petit solo en duo, comme il y a 20 ans.

Mais que l'on se rassure, nous sommes servis par les deux prochains morceaux : "All Nightmare Long", et "Cyanide". Une claque énorme ! De la patate ? En voici en voilà. Du trash ? A volonté. On a même sur "Cyanide" un bon gros break qui frise avec le progressif, nous rapellant chaleureusement peut être l'un des seuls albums Trash/Prog de l'histoire de la musique : "...And Justice For All". Nous voilà donc rassurés =)

Après cette bonne grosse dose de pêche, on apprécie l'intro cool au piano de la troisième version de "The Unforgiven", où là encore beaucoup de choses changent par rapport aux versions précédentes. On est à nouveau dans le registre rock, qu'on pourrait associer à toute la période des années 90', avec Load et Reload. C'est un morceau que je trouve très beau, avec de belles paroles, une intro au piano qui nous met bien dans l'ambiance, et un solo magnifique (peut être l'un des seuls de l'album, j'y reviendrai plus loin).

Et après ce qu'on pourrait appeler "l'oasis de calme" au beau milieu de l'album, on revient dans le vif du sujet, avec "Judas Kiss", qui vacille entre heavy et trash. Et après... ô surprise, un morceau instrumental ! Un de ceux qui fait bouger la tête toute seule. "Suicide & Redemtion" surprend, car il y avait une vingtaine d'années qu'on avait pas eu de morceau instrumental sur les albums de Metallica. Une autre marque d'un retour aux sources. (A noter que "Suicide & Redemption était le titre originel de l'album). Le morceau se divise en plusieurs parties, tantôt lourdes, tantôt planantes, où Kirk Hammett se promène. On termine sur "My Apocalypse", morceau qui sonne trash, et se rattache au gros de l'album.

Avant de conclure, un petit mot sur les solos de cet album : c'est sans doute l'une de mes rares déceptions du disque. Non pas que je dénigre Kirk Hammet, qui reste un de mes idoles guitaristique, j'ai l'impression qu'il manque quelque chose. Je m'explique : même si ça joue très bien, que le niveau est énorme, j'ai le sentiment qu'il a perdu "la flamme" qu'on pouvait saisir sur les solos de "One", ou de "Master Of Puppets" et qui nous faisait décoller. C'est une impression globale sur l'album que j'ai, et que je souhaitais faire partager.

Maintenant pour finir, j'ai personnellement adoré cet album, malgré quelques déceptions. Je suis ravi de voir que le groupe revient à ses premiers amours et qu'il n'a pas perdu la main (voir ça ici), et j'apprécie également beaucoup les morceaux moins typés trash. C'est pour moi un bon album, qu'on se doit d'avoir sur son PC si on aime Metallica =)

Voilà !
Pierre

GRAND CORPS MALADE - "Enfant De La Ville"



1-Mental 2-Je viens de là 3 - Comme une évidence 4 - 4 saisons 5 - Pères et mères 6 - A la recherche 7 - Le blues de l'instituteur 8 - Rétroviseur 9 - J'écris à l'oral 10 - Enfant de la ville 11 - La nuit 12 - J'ai pas les mots 13 - Avec eux 14 - Underground 15 - L'appartement 16 - Du côté chance


Aaaah… Grand Corps Malade ça vous dit un truc ? Oui un grand avec des béquilles qui a popularisé le… mais oui vous savez ce genre de poésie urbaine… raaaah oui comme du rap mais avec la voix plus en avant… ah oui ça y est le slam ! Que même que vous aviez bien ri sur « Ma Tête mon Cœur et Mes Couilles » et que vous vous êtes senti brillant lorsque vous avez décelé le nid de métaphores perché dans « Les Voyages en Train » ses deux plus grands -et fulgurants- succès.

Et bien vous savez, ce mec après avoir fait un premier album (ouaip, ouaip, 16 titres avec arrangements, featurings et tout le tintouin) et bin le garçon a persisté et en a même réalisé un second il y a de ça déjà quelques années, si, si.

Alors, si le premier opus Midi 20, avait cartonné créant un consensus mérité entre grand public, férus de chanson et aficionados du hip hop ; le deuxième -et dernier- Enfant de la Ville est passé complètement inaperçu… La faute à un style musical trop immature et superficiel pour rencontrer plus qu’une adhésion éclair ?

Non, non et renon car tout d’abord il ne faut pas se méprendre, Grand Corps Malade ne fait pas le slam mais du slam, pas le plus musical, pas le plus intense, pas le premier, pas le plus théâtral, pas le plus hautain, pas le plus engagé, pas le plus habité ni le plus grandiloquent ou le plus passionné mais un slam singulier, avec du cœur, de l’âme et du talent et le monsieur à des choses à dire…

Et, avec ce deuxième effort, notre conteur amplifie son évolution par rapport à la scène slam traditionnelle en ébauchant les contours musicaux avec plus de soin et appuyant les orchestrations quasiment au même niveau que la voix. Celles-ci vont parfois même jusqu’à surpasser les écrits étant pourtant la sève de cet art (« Mental », « Du Côté Chance »).

Une évolution de prime abord un peu déconcertante, car les titres sont désormais investis de plus de groove mais moins poétiques, moins variés rythmiquement, moins riches sémantiquement, l’auteur a plus souvent recours aux refrains alors que ses précédentes compos étaient savamment libres de toutes structures. En outre, certains morceaux alourdissent conséquemment l’ensemble par leur inspiration clichesque, leurs arrangements trop plats ou leurs rimes carrément pauvres (« Comme une Evidence », « 4 Saisons », « J’ai Pas les Mots »).

Pourtant, en dépit du fait que les constructions verbales sont moins ambitieuses et le format des chansons plus éculé quelques jolies pirouettes demeurent : « La Nature je la respecte c’est pour ça quj’écris en vers » ; « C’est un souvenir glacial comme ce soir de décembre où tes espoirs brûlant ont laissé place à des cendres » ; mais surtout « Pères et Mères »… en totalité.

C’est en fait dans un autre sens qu’il faut aujourd'hui percevoir le son de Grand Corps Malade, non dans le génie narratif mais au travers des émotions déployées. Ainsi certaines compos sont empreintes d’une magie et d’une nostalgie indéfinissables mais prégnantes (« Rétroviseur »). Tandis que le reste, par le fruit d’une écoute attentive faisant abstraction d’un début de galette aussi atone qu’une réunion du Sénat suisse, est tout a fait goûtu. Voguant avec caractère entre humour « Underground », « L’Appartement » ; purs bijoux insolites : « La Nuit » ode à la mystérieuses entité nocturne ; textes échevelés, « Pères et Mères » mettant une baffe à tous les concurrents ; poésie brute « J’Ai Pas les Mots » ; slam « old school », sincère et jazzy avec un Oxmo Puccino toujours aussi grisant (« À La Recherche ») ; contestation mélancolique rappelant la verve du premier opus « Le Blues de l’Institueur ».

Cet album fait donc montre d’une évolution réelle traduisant la volonté de GCM de grandir en tant qu’artiste, empruntant autant à la variété qu’au classique populaire. Sans être aussi frais, inventif et indispensable que le premier volet, ce disque est à envisager au-delà des lyrics ; moins percutant, le message est plus serein à l’image de son auteur qui, lorsqu’il tente de s’aligner sur ses précédentes trouvailles sent un peu le réchauffé. En clair, Grand Corps Malade ce n’est plus que du slam…

Demisroussos81

THE BOY WILL DROWN - “Fetish”


1. DeepThroat, 2.Irminsul, 3.Josef Fritzl, 4.Apollo's Lyre, 5.Dead Girls, 6.Dance Like an Epileptic, 7.Barrymore's Pool Party, 8.Akura-Class, 9.Elisabeth Fritzl, 10. Suis La Luna

>>> Myspace Officiel <<<

Dans la lignée se gonflant sans cesse des combos aux noms imprononçables constitués de musiciens qui viennent à peine de voir apparaître leurs premiers poils pubiens voici venir The Boy Will Drown. Profitant du renouveau anglais en termes de metal hardcore allumé impulsé par ses très talentueux confrères d’Architects et Bring Me The Horizon, The Boy Will Drown fonce tambour battant dans les inexpugnables clichés de la vague « metal myspace » : pochette et lyrics gore, titres de chansons hilarants, inspiration de faits divers peu recommandables (Joseph Fritzl était un charmant père de famille ayant séquestré sa fille pendant environ… 24 ans), on fait les cons sur les photos exhibant mèche lissée, écarteurs, t-shirts des groupes les plus bourrins qu’on connaisse (parce qu’on est pas des tafioles), et autres traits de caractères aussi risibles que caricaturaux. Mais voyons plutôt le bon côté de la chose : le combo ne se prend pas au sérieux et, en sus, envoie sauvagement la sauce avec une imprescriptible aisance.

Empruntant la célérité de Braindrill (« Dance Like An Epileptic ») et l’extrémisme technique de Psyopus (les pépites « We Take Out Phycothera » et « Lactating’s Only Funny When It Curdles » extraites de l’EP, « Irminsul »), ça slappe, shredde, sweepe, blaste, fait du tapping, abuse des twins guitars, alterne sans coup férir riffs dissonants et plans syncopés, enchaîne grind, hardcore et death sans transition…

Le batteur est tentaculaire : rapide, précis, puissant, son jeu hystérique et syncopé installe l’assise parfaite, frôlant parfois (rarement) la polyrythmie. La basse, assez présente dans le mix, dynamite les cassures rythmiques ; les guitaristes assènent un déluge de notes avec une rigueur implacable ; tandis que le chanteur fait montre -comme il est coutume dans le genre- d’une affolante maîtrise de la dichotomie des vociférations entre voix hurlée, éructée et gruikée (de façon toutefois moins cinglante que sur leur EP).

Mais le quatuor tire son épingle du jeu lorsqu’il émaille ses compos de sonorités singulières dans un genre pas si débridé que ça, démarche comparable à celle des aventureux War From A Harlots Mouth, comme en attestent le post hardcore suffocant de « Joseph Fritzl », les touchantes incartades plaintives du très bon « Deepthroat », la musique de chambre cloturant « Joseph Fritzl » ainsi que le très intéressant « Suis La Luna » et son final gorgé de nuances très bien intégré.

C’est cette voie que la formation va devoir affiner si elle veut affermir son originalité et briller aussi vivement que ses sources d’inspiration (le vieux Between The Buried And Me et Necrophagist en tête).

Demisroussos81