||| Chroniques Et News De Tous Styles Musicaux |||


LOST SPHERE PROJECT - "Verse XXIV"



1) 26122004, 2) Room 69, 3) Erectil dysfunction, 4) Velociraptor, 5) Alembic addiction pt.2, 6) The one I love to hate, 7) Stomachal butterflies, 8) X, 9) Luvicide, 10) Ragnagnok the great, 11) Suffer, 12) March of the myopic, 13) Heartstorm, 14) Alembic addiction pt.1, 15) Verse XXIV, 16) War for free.



C’est fidèle à mon poste de chroniqueuse pour Division Records que je m’attèle aujourd'hui au LP « Verse XXIV » de Lost Sphere Project, sorti le 13 novembre. Attention, ici les ampoules ont claqué et l’obscurité s'est faite reine. Gueule belliqueuse, crocs acérés, chant contre hurlements, je vous préviens que l’ambiance n’a rien d’harmonieux. Le premier né de LSP agresse nos oreilles sans vergogne de ses cris inquiétants, à croire que Satan s’est invité au karaoké. Le résultat fait mal à souhait, et qu’à cela ne tienne ! Il y en a à qui ça plaît. Avant de poursuivre, sachez aussi que LSP est le side-project de Rorcal... alors ça y est, vous êtes dans le bain ? Maintenant on va pouvoir tâter la température de l’eau.

Dès les deux premiers morceaux de « Verse XXIV », je pense à des gravas pulvérisés suite à une explosion, ou encore à une créature à l’agonie enchaînée qui nous regarderait haineuse la bave aux dents, et si de nombreux critiques ont pu entendre des passages aériens, moi je les cherche encore (en même temps je ne crois pas que le style s’y prête). A moins d’être amateur de grindcore, de black et d’ambiances lourdes et inquiétantes, a priori il y a peu de chance que ça passe. A la première écoute de « Verse XXIV » on a l’impression désagréable d’être piétiné par une armada de trolls enragés. L’album déraille, cogne, et brutalise sur la longueur. Oyé oyé barbares ! Bienvenue ! Et n’oubliez pas les pansements post-écoute, car ça saigne méchamment. Il n’y a qu’au neuvième morceau, Luvicide, que LSP nous offre la surprise d’un chant clair en duo avec du chant saturé. Passage largement apprécié au milieu des bombes, du death growl et d’un chant diphonique entre chant mâché et grognements (les grosses baffes sur Suffer et Room 69).

Les seize épisodes de cette saga animale et guerrière ne révèlent rien des paroles qu’ils rugissent même si l’on peut déduire quelques uns de leurs sujets de prédilection grâce aux titres des morceaux: Alembic addiction pt.1, Erectil dysfunction, Suffer, etc). On n'en saura guère plus sur ce violent animal. La technique est parfaite, les musiciens de haut niveau, mais difficile d’accès. Les enfants de chœur n’ont qu’à fuir devant l’animal, comme le Gévaudan devant la Bête, car la créature sortie de son trou a bien l’intention de tout détruire sur son passage. Dévorer, piétiner, tuer, vos tympans en seront marqués durablement si vous les laissez à la merci des LSP. Si vous cherchez à extraire le Mal, LSP est un processus cathartique on ne peut plus efficace. L’album derrière vous, vous vous sentirez purifié et soulagé.

Vous l’aurez compris, amateurs de grindcore, jetez-vous dessus, et pour les autres, prenez gentiment le sentier qui contourne l’entrée de la grotte.

Charlotte Noailles.