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THE SLEEPING - "What It Takes"



1. You'll Be A Corpse Before Your Time 2. Friday Night 3. Bomb The World 4. Shallow Lungs 5. Running Faster 6. Ripped Dress 7. Should Have Let Me Leave 8. He Only Sees Where He Walks 9. Refusive Relationship 10. Bad Religion 11. Anyone Night Stand 12. Deadbeast


The Sleeping est un  groupe originaire de Long Island. Oui, encore un. Décidément tout me porte à croire ces derniers temps que la scène New-Yorkaise est bel et bien l’une des mes favorites. Certes il y a bien celle de Boston,  qui reste surtout connue pour le hardcore, et celle de Nashville aussi qui reste un centre majeur de la musique Sudiste, que l’on parle de country de blues, ou de rock’n’roll. Mais je maintiens qu’il y a quelque chose à New York (peut-être dans l’air, ou l’eau du robinet) qui fait que la musique y est bonne. J Alors attention, je ne suis pas là pour autant pour vous faire l’éloge sans retenue de Doug, Cameron, Sal et Joseph et de leur petit nouveau « What It Takes ». Mais il y a quand même dans leur esprit quelque chose de New York qui fait que j’ai été plutôt satisfait de ce que j’ai pu entendre.

Premier titre: « You’ll Be A Corpse Before Your Time ». L’accroche est rapide, et je me dis, un très très bref instant, que j’ai retrouvé un équivalent de Sum 41 au bon vieux temps. Erreur, je devrais savoir depuis le temps, que je n’aurais plus ce genre de son entre mes oreilles. Je passe les 2 minutes suivantes à m’ennuyer. C’est ce qu’on appelle un ascenseur émotif. Ils ont vraiment mal choisi leur single les zozios. On dirait une sorte de rock façon metalcore mou du genou, dommage. Mais à 1:57, c’est le mini-flash, court mais suffisant pour me convaincre de finir l’album. Une petite envolée au piano, toute simple mais vraiment belle. Ca ne dure pas longtemps, quelques secondes pour respirer, mais je n’attendais déjà plus rien de ce mauvais titre d’ouverture de toute façon. Arrive « Friday Night », qui ressemble clairement à Far-Less, cette fois c’est évident, peut-être légèrement saupoudré de The Used diront certains. Ca fait plaisir à entendre, c’est simple (peut-être trop), mais ca reste sympathique.

« Bomb the World » est répétitif à souhait (je sais je suis dur aujourd’hui ^^), et laisse transparaitre le passé hardcore en tant que Skycamefalling de nos chers musiciens. Ce dernier aspect étant une assez bonne chose, puisque pendant de courts moments j’ai l’impression d’entendre un Norma Jean ou un Inhale/Exhale en plein pétage de plomb. Jusqu'à la fin de cet opus, le style restera le même, ce melting-pot entre Brand New, The Used, Far-Less, avec un petit esprit punk, un peu de ce qu’on appelle l’emo, et quelques accélérations hurlées de-ci de-là. Quelques titres cependant, valent la peine d’être remarqués. « Running Faster » par exemple, une chanson simple et franchement jolie, sans distorsion aux guitares, et qui fait mouche. "Ripped Dress", avec son orgue, sa fouge bien rock'n'roll.  « Should Have Let Me Leave » aussi, et le rythme électro-rock qui anime son refrain. Mais surtout « Anyone Night Stand », avec son atmosphère Bluesy, et ses petites touches post-rock façon Thursday, pour un univers très classe. C’est pour moi la chanson la mieux réussie de cet album.

Globalement, pour un groupe effectuant une reconversion, je crois que ce « What It Takes » est plutôt un bon présage de ce que The Sleeping peut devenir. Leurs parties plus rock, plus violentes, ne sont pas je dois l'avouer toujours à mon goût. C'est quand elles sortent des sentiers battus, que l'on ne peut que s'incliner devant leurs compositions. Mais fiez vous à vos propres oreilles. L’album peut sembler répétitif c’est vrai, parfois « commercial » peut-être, mais l’auditeur attentif saura immanquablement remarquer les indices nombreux d’un talent bien présent. Visiblement pas complètement libérés de leur approche « metalcore » de la musique, nos 4 compères ne vont pas encore toujours au fond des choses, au bout de leurs bonnes idées. Mais je crois que s’ils poursuivent dans cette voie, The Sleeping sera appelé à devenir une valeur sûre. L'inverse serait surprenant.       

GOJIRA - "The Way Of All Flesh"



1-Oroborus, 2-Toxic Garbage Island, 3-A Sight to Behold, 4-Yama's Messengers, 5-The Silver cord, 6-All the tears, 7-Adoration for none, 8-The Art of dying, 9-Esoteric Surgery, 10-Vacuity, 11-Wolf down the castle, 12-The way of all flesh.

Gojira - The Way of All Flesh

Gojira, soit Godzilla en japonais pour les férus de langues, est devenu l'un des seuls groupes de death metal français à connaître actuellement une postérité mondiale, eh oui rien que ça. Depuis 1996, année de la formation du groupe, Gojira a déjà parcouru une bonne trotte dans le paysage musical avec une discographie riche à faire palir d'envie: déjà quatre démos, "Victim", "Possessed", "Saturate", "Wisdom Comes" (le groupe s'appelle Godzilla à l'époque) et quatre albums sous le nom de Gojira: "Terra Incognita", "The Link", "From Mars to Sirius" et leur dernier né "The way of all flesh", sorti en octobre 2008. Le groupe de metal symphonique français Adagio commence lui-aussi à se faire une belle réputation, mais pour l'instant aucun groupe français de death metal actuel ne surpasse le succès de Gojira. Avant même d'avoir eu l'occasion d'écouter un seul morceau du groupe, sa popularité le rend déjà incontournable. Qui en effet n'a jamais entendu parler de ce fameux combo? Pour info, celui-ci est composé de Joseph Duplantier au chant et à la guitare (également bassiste dans le groupe de death metal Cavalery Conspiracy dont le premier album est sorti en mars 2008), de Mario Duplantier à la batterie, de Christian Andreu à la guitare et de Jean-Michel Labadie à la basse.

A la veille du concert du groupe au Bikini (Ramonville), il est bon de rappeler qu'il faut pressement oublier le film pour préférer l'écoute de "The way of all flesh". Au nom Gojira se rattache tout un ramassis d'idées: le groupe est enragé et brutal, encore un groupe de death qui pulvérise tout et arrache les tympans. C'est vrai, et pourquoi s'amuser à le nier, la musique du groupe est massive, et au premier abord on fait trop facilement l'amalgame entre le lézard casse-tout du film et le groupe, en se disant que les compos doivent être bourrines de A à Z. Eh non, pas seulement, la grosse brute française démontre au contraire un talent de composition déroutant, et surtout porteur d'un message. Et si le nom Gojira ne faisait pas référence au côté sauvage de sa musique, mais avant tout à la symbolique de l'Homme comme être de chaos et de destruction. Ne sommes-nous pas en train de dévaster le monde, ses ressources, la nature ainsi que toutes les espèces qui y vivent? Gojira continue de prendre position dans ce dernier album. Lorsque l'on fait attention au chant, que la voix de Joseph Duplantier porte rageusement, on comprend l'essence même du message de l'album, nous sommes tous périssables et la mort peut nous ramener à elle à chaque instant, mais n'est-ce pas un discours entendu et rabâché depuis des lustres? Oui, et pourtant ce n'est pas dans le but d'exprimer une souffrance individuelle et égoïste que le groupe délivre son message, mais bien au service d'une cause humaine, de l'écologie dans un cri d'alerte et des paroles qui dénoncent, comme dans l'explicite toxic garbage island, take this pestilent destruction out of my way, the great pacific garbage island patch is exhausted, and the world is sliding away, in a vortex of floating refuse, with the sacred one you have lost, plastic bag int he sea, It's a plastic bag in the sea. Notre monde plonge le nez dans ses immondices, ne prend pas les mesures nécessaires à la sauvegarde de notre planète, a sight to behold: but I don't still get the point, what's worth destroying all the worlds, try not to get it anymore. Si l'on entend parler du groupe partout, c'est bien parce que ce quatrième album casse sacrément la baraque puisque Gojira réaffirme sa place au sein de la scène metal tout en dépassant les enclaves du genre: un groupe qui s'affirme clairement dans ses interviews en faveur de l'écologie et qui pointe du doigt le massacre des autres espèces, animales et végétales, il faut l'avouer n'est pas courant. Qui croirait qu'un groupe de death metal s'embarrasserait des causes humaines. Au délà des riffs death, au delà des hurlements rauques il y a bien quelque chose de transcendant, encore faut-il accorder de l'importance aux paroles. Il est vrai que le groupe existe avant tout pour sa musique, mais est-il bien longtemps dissociable du message qu'il porte? A première vue, le groupe est violent, bourrin etc... mais à mesure des écoutes il ne se résume plus qu'à ça, et le chant se révèle car au contraire de la plupart des groupes de death metal, les textes de Gojira sont parfaitement compréhensibles, encore faut-il comprendre un chouia l'anglais, langue qui a par ailleurs contribué à l'exportation du groupe.

Dantesque, c'est le mot qui me vient à l'esprit alors que je suis maintenant habituée à la brutalité des compositions, et pas que! Les moments calmes ne sont pas absents de l'album, et c'est au contraire de groupes comme Dagoba ou In Flames que Gojira démontre son aptitude à passer du bourrin à la plénitude, comme bien après la fin du morceau the way of all flesh qui abandonne le silence pour une plage sans paroles, uniquement instrumentale et posée. On retrouve le calme avec the silver cord et ses arpèges fluides qui créent une ambiance douce et pénétrante, et pour revenir sur a sight to behold on peut désigner le morceau comme le plus atypique de l'album, c'est aussi celui dont on distingue le mieux les paroles avec des notes qui sonnent électro sans heurter les fans des sons trapus. Cette particularité sonore se fond bien avec l'ambiance mastoc du groupe. Pour une fois, je ne vais pas en dérouler des kilomètres sur la composition, ni même décortiquer les morceaux un à un, je vous invite à le faire vous-même, et à l'aide de plusieurs écoutes Gojira vous dévoilera vite sa philosophie humaniste au delà de la grosse brute du death metal. Le tout est compatible, promis.

Charlotte Noailles.