The Sleeping est un groupe originaire de Long Island. Oui, encore un. Décidément tout me porte à croire ces derniers temps que la scène New-Yorkaise est bel et bien l’une des mes favorites. Certes il y a bien celle de Boston, qui reste surtout connue pour le hardcore, et celle de Nashville aussi qui reste un centre majeur de la musique Sudiste, que l’on parle de country de blues, ou de rock’n’roll. Mais je maintiens qu’il y a quelque chose à New York (peut-être dans l’air, ou l’eau du robinet) qui fait que la musique y est bonne. J Alors attention, je ne suis pas là pour autant pour vous faire l’éloge sans retenue de Doug, Cameron, Sal et Joseph et de leur petit nouveau « What It Takes ». Mais il y a quand même dans leur esprit quelque chose de New York qui fait que j’ai été plutôt satisfait de ce que j’ai pu entendre.
Premier titre: « You’ll Be A Corpse Before Your Time ». L’accroche est rapide, et je me dis, un très très bref instant, que j’ai retrouvé un équivalent de Sum 41 au bon vieux temps. Erreur, je devrais savoir depuis le temps, que je n’aurais plus ce genre de son entre mes oreilles. Je passe les 2 minutes suivantes à m’ennuyer. C’est ce qu’on appelle un ascenseur émotif. Ils ont vraiment mal choisi leur single les zozios. On dirait une sorte de rock façon metalcore mou du genou, dommage. Mais à 1:57, c’est le mini-flash, court mais suffisant pour me convaincre de finir l’album. Une petite envolée au piano, toute simple mais vraiment belle. Ca ne dure pas longtemps, quelques secondes pour respirer, mais je n’attendais déjà plus rien de ce mauvais titre d’ouverture de toute façon. Arrive « Friday Night », qui ressemble clairement à Far-Less, cette fois c’est évident, peut-être légèrement saupoudré de The Used diront certains. Ca fait plaisir à entendre, c’est simple (peut-être trop), mais ca reste sympathique.
« Bomb the World » est répétitif à souhait (je sais je suis dur aujourd’hui ^^), et laisse transparaitre le passé hardcore en tant que Skycamefalling de nos chers musiciens. Ce dernier aspect étant une assez bonne chose, puisque pendant de courts moments j’ai l’impression d’entendre un Norma Jean ou un Inhale/Exhale en plein pétage de plomb. Jusqu'à la fin de cet opus, le style restera le même, ce melting-pot entre Brand New, The Used, Far-Less, avec un petit esprit punk, un peu de ce qu’on appelle l’emo, et quelques accélérations hurlées de-ci de-là. Quelques titres cependant, valent la peine d’être remarqués. « Running Faster » par exemple, une chanson simple et franchement jolie, sans distorsion aux guitares, et qui fait mouche. "Ripped Dress", avec son orgue, sa fouge bien rock'n'roll. « Should Have Let Me Leave » aussi, et le rythme électro-rock qui anime son refrain. Mais surtout « Anyone Night Stand », avec son atmosphère Bluesy, et ses petites touches post-rock façon Thursday, pour un univers très classe. C’est pour moi la chanson la mieux réussie de cet album.
Globalement, pour un groupe effectuant une reconversion, je crois que ce « What It Takes » est plutôt un bon présage de ce que The Sleeping peut devenir. Leurs parties plus rock, plus violentes, ne sont pas je dois l'avouer toujours à mon goût. C'est quand elles sortent des sentiers battus, que l'on ne peut que s'incliner devant leurs compositions. Mais fiez vous à vos propres oreilles. L’album peut sembler répétitif c’est vrai, parfois « commercial » peut-être, mais l’auditeur attentif saura immanquablement remarquer les indices nombreux d’un talent bien présent. Visiblement pas complètement libérés de leur approche « metalcore » de la musique, nos 4 compères ne vont pas encore toujours au fond des choses, au bout de leurs bonnes idées. Mais je crois que s’ils poursuivent dans cette voie, The Sleeping sera appelé à devenir une valeur sûre. L'inverse serait surprenant.