Live Trivium - Hellfest 2012
Encore ce matin, j’étais au camping du Hellfest, profondément endormie et comblée par ces trois derniers jours… Comblée jusqu'à ce que le réveil sonne à 06h30 me rappelant qu'il faut rentrer. Oh oui, dure retour à la réalité: navette – train – métro et me voilà back in Paris (Ma douche! Mon PC !). Welcome to Hell !
L’édition 2012 vient de se clôturer : rappelons-nous ces 72 dernières heures qui ont marqué un tournant dans l’histoire du festival avec un record de 115 000 entrées écoulées sur 3 jours. Imaginez-vous que depuis vendredi dernier Clisson donnait une messe ininterrompue avec ses 157 groupes programmés sur 6 scènes. Les 2 Mainstages pour les têtes d’affiches, The Temple pour le black pagan, The Altar pour le death grind, et pour finir ma préférée The Warzone pour le punk hardcore.
Oui, « Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités ». Qui dit plus gros festival dit besoins considérables. Heureusement l’agencement du nouveau site a été bien pensé car les scènes sont bien espacées (exception faites des Mainstages 01 & 02 qui, comme auparavant, sont collées l’une à l’autre). En plus de proposer une programmation aussi alléchante que Machine Head, Heaven Shall Burn, Guns N’Roses, Emmure, Dropkick Murphys, etc, le site a vraiment fière allure. Je m’arrêterai donc souvent sur les éléments de décoration et le travail fait autour de l’identité visuelle du festival. Maintenant en route ! Les pogos et circle pits nous attendent pour un dernier hommage.
Vendredi 15 juin 2012 :
Sur le site, le virus du lâcher-aller et de l’éclate a déjà diffusé sa bonne humeur parmi les festivaliers. Il a beau faire un temps de chien, beaucoup hurlent déjà « Libérez l’apéro ! Libérez l’apéro ! ». Voilà pourquoi je ne troquerai jamais une place dans le camping bordélique du Hellfest contre une place dans un camping tout confort hors du festival. Comme l’année dernière allons-nous attraper simultanément une angine et des coups de soleil ? Vous le saurez plus tard.
A l’arrivée, les potes ont gardé une place pour la tente mais à cause de l’affluence je finis finalement au centre de leurs 6 tentes (oh oui, au centre de l’attention ! Et des chutes sur la tente héhé). Pour la popote qu’on voulait préparer au milieu du cercle ça sera du coup un tantinet galère, mais attendez, les festivals c’est de la débrouille de chaque instant, et c’est pour ça qu’on en rigole si longtemps après d’ailleurs. Une fois installée, tous prêts, go!
Vous l’aurez compris, un festival avec les potes impliquent apéro et discussions, et ce n’est finalement qu’à 17h15 que nous courons pour aller voir Heaven Shall Burn. C’est là que je découvre qu’une cathédrale montée surplombe les files d’attentes à l’entrée du festival (ces fameuses files où tu es fouillé pour vérifier que tu n’as pas de tonneaux de bières dans tes poches ou autres engins qui pourraient faire mal). On comprend que cette année marque un tournant. Vu la beauté du machin on s’attend à être agréablement surpris une fois sur le site (on en a même oublié Heaven Shall Burn pendant un instant).
On peut critiquer les grosses scènes. Le son est généralement trop saturé et les basses trop fortes, mais bon, c’est comme ça. Ce sont les Mainstages, nous y allons davantage pour le show que pour la qualité musicale. Les allemands d’Heaven Shall Burn nous ont fixé un grand sourire sur le visage et même si leur metal hardcore ne fait pas dans l’innovant, le public a pris plaisir à retrouver cette violence brute et à fêter les retrouvailles dans de bons pogos et circle pits. Nous sommes au Hellfest, on y est enfin! Avec Turbonegro, nous découvrons que des clubs autour du groupe existent dans toute la France. Les adhérents portent une veste en jean avec, cousus au dos, le nom de leur ville et un chapeau de marin : « Turbonegro TOULOUSE ». C’est grâce à Gui de Champi mon collègue de W-Fenec que je sais maintenant pourquoi des festivaliers portaient des chapeaux de marins et ces vestes étranges. Prenant le temps de découvrir le site et notamment l’arbre « Hellfest » signé JF Buisson, ou encore le bois mis en lumière en face de la scène The Warzone, nous enchaînons avec Cannibal Corpse. L’ambiance sous la 1ère partie de cette immense et nouvelle tente bleue est tout bonnement folle ! Le public est enfiévré et pogoteur. Ce concert marquera mes premiers gros bleus du festival. Encore ! Moi qui n'écoute pourtant pas du Cannibal Corpse régulièrement (entendez "jamais"), je me suis totalement laisser prendre au jeu, comme les 5000 personnes qui étaient là.
C’est maintenant les bostoniens de Dropkick Murphys qui nous attendent sur la Mainstage 02, eux à l’abri et nous sous une grosse pluie. Peu importe ! Le public est venu en masse et danse. Certains tombent dans la boue, se font écraser mais chacun relève chacun et tout le monde festoie et prend plaisir. Let’s go Murphys ! De la bonne musique irlandaise ça vous revigore une foule !
La pluie ne lâchera pas l’affaire de toute la nuit et lorsque Amon Amarth termine cette première journée à 02h15 du matin sous la Temple, il pleut toujours. Depuis leur dernier live à Paris à la salle du Bataclan, ce groupe et son chanteur à la voix si grave, Johan Hegg, sont devenus cultes à mes yeux. Je n’aime pas le metal viking mais Amon Amarth quel show ! Il fallait y être au Hellfest. Cinq gigantesques flammes jaillissaient fréquemment du bord de la scène (un vrai mur de flamme, quels bourrins ces suédois). En rentrant, le pantalon et les chaussures sont couverts de boue. Nous sommes au Hellfest, il pleut, nous sommes trempés mais tout va pour le mieux (même si d’autres festivaliers détestent la pluie et font cordialement la tronche). Allez, première nuit sous la tente, go !
Cette journée sera celle du hardcore et des découvertes. Allez comprendre comment ou pourquoi, mais comme l’année dernière après la pluie vient la grosse chaleur (avec les coups de soleil qui vont bien). Personne dans la bande n’est épargné, ça brûle (« Penser à la crème solaire, oui, oui, y penser pour l’année prochaine surtout que les points secours ou prévention n’en ont pas ». Oui on a cherché quand même). Soulagée de ne plus avoir à patauger dans la boue et ne connaissant pas les groupes passant avant As They Burn (que j’adore) c’est l’occasion d’écouter d’une oreille curieuse des groupes comme Glorior Belli, ASG, Darkest Hour ou encore Gama Bomb. Au delà de ça, se balader simplement au soleil était un vrai plaisir.
Si The Warzone est clairement ma scène préférée c’est entre autres parce qu’As They Burn et Emmure y sont passés (et aussi parce que la salle couverte et de moyenne capacité permet de savourer davantage la musique et d’être plus proche des artistes). Accrochée à la barrière du 1er rang j’ai adoré jusqu’à la plus petite seconde le show des jeunes parisiens d’As They Burn. Formé il y a à peine 4 ans, le groupe a très vite signé avec un label pour son premier EP. On a eu la grande chance de les découvrir en live, jeunes, pêchus, avec la rage de vivre, la vraie ! Ayant chroniqué leur premier album sur W-Fenec (sortie le 20 juin) je peux vous assurer que c’est du grand, du très grand deathcore expérimental. Après avoir découvert le premier album que j’ai tant écouté en live, voici venir Emmure (grand groupe de deathcore qui rameute évidemment la foule). Clairement, ces deux groupes avec Cancer Bats (programmé plus tard ce même jour) sont mes coups de cœur de ce samedi. Profitant du soleil et des plaisirs simples du vagabondage et du pique-nique à l’arrachée, nous allons finalement voir Steel Panther que Gui de Champi nous avait conseillé (excellent guide ce Gui ! Thanks l’ami).
Autour de nous on entend parler espagnol, italien, suédois, néerlandais, anglais, finlandais. Toute cette diversité fait du Hellfest un endroit magique. Une tour de Babel à sa façon, une cathédrale de Babel si l’on se rappelle la pièce montée à l’entrée du site. Il s’agit d’un vrai lieu de construction et de rencontre. Aux Eurockéennes, au Garorock ou encore à Rock en Seine, nous sommes loin d’approcher autant de nationalités. Barrage de la langue? En fait non, les festivaliers arrivent par je ne sais quel miracle à se comprendre. Lorsqu’il s’agit de troquer de l’alcool ou de la partager forcément hein ? Et même malgré l’anglais de certains qui m’a fait plusieurs fois pleurer de rire. Quel festin. Le Hellfest est tout autant apprécié pour le line-up proposé que pour l’atmosphère de partage et de convivialité qui en émane. On a croisé Batman dans des pogos, vu la Momie slammé, aperçu Tigrou au loin et pris en photo un gobelin sorti tout droit du Seigneur des Anneaux.
Le ton décalé du Hellfest permet de croiser des femmes habillées en chat ou des hommes déguisés en femmes et cela même dans le carré VIP réservé à la presse. Je peux vous dire que ça valait le coup d’œil. Même l’espace presse est bien plus sympa que l’année dernière. L’orga a abandonné le bus presse pour créer une salle entièrement à la disposition des journalistes et chroniqueurs (avec de bons PC et une connexion opérationnelle… ce qui n’a pas toujours été le cas, alors merci aux orga).
Des passionnés, des tatoués, percés, gothiques, hardcoreux, voici le pêle-mêle de la population au Hellfest et c’est sincèrement agréable et dépaysant de découvrir un espace et des personnalités qui attirent le regard. Voir des figures mythiques de la musique en plus de tout ça rend l’expérience Hellfest vraiment unique : voir en concert Machine Head, Guns N’Roses, Obituary, Unearth, Megadeth, que demander de plus ?
Alors que Within Temptation était en plein show sur la scène voisine de la Mainstage 02, l'heure de Machine Head approchait doucement. Voir le groupe en concert a visiblement été une consécration pour beaucoup de festivaliers, au vu des milliers de personnes tassées contre la scène et des circles pits et pogos qui se déroulaient simultanément dans différentes parties de la fosse. On ne compte même pas le nombre de personnes qui ont chanté en chœur avec Robb Flynn (chanteur et confondateur du groupe créé en 1992). La plupart des morceaux étaient tirés de l’excellent dernier album du groupe, « Unto The Locust ».
Traduit : « Je n’ai pas été élevé dans la religion mais quand j’avais besoin d’aide c’est vers la musique que je me tournais. Nous sommes tous là pour la même chose, cette même passion que la musique et grâce à elle vous pouvez accomplir de grandes choses ».
Que demander de plus ? Du sang frais peut-être? Oui, seulement ! Ce besoin de nouveauté je l’ai trouvé dans la découverte (ou redécouvertes) d’excellents groupes de renom. On reproche souvent au Hellfest ne pas mettre en avant les jeunes talents et de ne présenter que les grands maîtres du metal. Il faut seulement se rappeler que ce festival est destiné à tous les passionnés de musiques extrêmes qui viennent chaque année à Clisson, à ces plus de 50 nationalités qui se déplacent pour se retrouver autour de légendes mythiques du rock et du metal. Voir les mythiques Girschool, Blue Oyster Cult, Black Label Society, Slash, August Burns Red, All Shall Perish, Hatebreed ou encore Ozzy Osbourne jouant des morceaux de Black Sabbath ce sont des moments forts avec lesquels on repart enrichis et souriants.
L'Esprit du Clan
Certains groupes, même si on ne les aime pas, valent le coup d’être vu en concert ne serait-ce que pour l’ambiance (ça ne vaut évidemment pas pour tous, je suis d’accord). Commencer la dernière journée du festival par L’Esprit du Clan (que je suis loin d’aimer) a été une excellente surprise. Pour la plupart, les groupes se donnent vraiment à fond au Hellfest. Ils nous répètent être heureux et honorés d’être là, et personne ne remet en doute la sincérité de leurs paroles. Quand plus tard, Trivium et Hatebreed font leur show, j’ai beau ne pas aimer davantage leur musique que celle de L’Esprit du Clan, la ferveur et l’osmose folle qui se dégagent entre le public et les artistes font de ces concerts d’excellents souvenirs.
Live August Burns Red - Hellfest 2012
Ce qui nous semble vraiment désagréable sur le coup et qu’on oublie en fait très vite même si sur le moment on est pas jouasse:
-Jusqu’à 180 décibels sur les grandes scènes nous a confié un membre de l’orga (le son était beaucoup trop fort. Beaucoup de festivaliers s’en plaignaient).
-douches : payantes, nombre insuffisant, froides.
Top 5 live:
Machine Head,
As They Burn,
Emmure,
L’Esprit du Clan,
August Burns Red.
Bilan : De notre côté, nous avons tous attrapé de gros coups de soleil mais nous sommes tous repartis en bonne santé. Fatigués mais comblés. Vivement le Hellfest 2013 ! Je ne saurais que trop vous conseiller de motiver des potes à y aller si vous n’avez pas encore franchi le pas.
>> A venir, report live W-Fenec, rédigé par Gui de Champi et moi-même.
Live August Burns Red - Hellfest 2012
Live Hatebreed - Hellfest 2012
Live Trivium - Hellfest 2012
Live August Burns Red - Hellfest 2012
Crédits photo: Charlotte Noailles.
Charlotte Noailles.
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