1. Good Bye Pork Hat (7:52), 2. Take The Portal (8:05), 3.On
A la fin du XIXe siècle Wagner entonnait en substance que
Clarinettiste issu du Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, il brilla dans les années
Minneapolis We Insist! s’intéresse lui au jazz groovy impulsé par les noirs Américains. Présenté dans un digipack hyper soigné, illustré par Guy Le Querrec, l’album est un recueil de quatre concerts effectués entre février 2001 et février 2002 (respectivement à Créteil, Tourcoing, Paris et Lyon). Avec cette compilation, Michel Portal façonne un album aux contours très divers, réalisant un syncrétisme audacieux entre les multiples courants du jazz actuel. Puisant dans une palette de sonorités impressionnante, l’artiste et ses 4 acolytes (guitare, piano, basse et batterie) empruntent les dissonances harmoniques du free (« Domimonk »), les mélopées harmonieuses du jazz sculptural (« Solitudes » et le « Good Bye Pork Pie Hat » de Mingus magnifiquement réinterprété), la robustesse et la technique du rock des seventies (« Everything Must Change »), le groove organique des courants les plus modernes (« Sky Tinted Water ») et les atours des musiques d’Afrique noire (« On Nicolet Avenue »).
L’interprétation de chaque musicien est frissonnante : Michel Portal jongle avec une dextérité fascinante entre saxophones, clarinette basse et bandonéon (« Judy Garland ») et les autres musiciens délivrent une prestation monstrueuse offrant un son suitant, chaud, organique mais aussi parfois totalement débridé, hallucinant techniquement et rythmiquement -Jeff Lee Johnson sur « Take The Portal », Sonny Thompson dans « Open Season », Michael Bland dans « Shopping For Black Shirts » ou « Domimonk ».
Mais surtout les musiciens ont une liberté de ton illimitée et exacerbent leurs moindres velléités, ainsi Jeff Lee Johnson tente le scratch sur « Take The Portal », Sonny Thompson chante et rappe (à merveille) sur « MP On The Run » (où l’on apprend à l’occasion l’origine de sa rencontre avec Michel Portal, hilarant), « Open Season » et le magique « Everything Must Change ». Enfin, comment occulter Tony Hymas, claviériste et pianiste, véritable architecte aussi discret que virevoltant (« Matourmatourmatourmalet »), rappelant éminemment Martial Solal, jadis compagnon de route de Portal.
En quelques mots, si vous souhaitez vous familiariser avec l’univers extrêmement dense du jazz contemporain, cet album est plus que conseillé. Terriblement varié, virtuose et plein à craquer (plus de
Demisroussos81
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