||| Chroniques Et News De Tous Styles Musicaux |||


THE BRAVERY - "Stir The Blood"



1. Adored, 2. Song for Jacob, 3. Slow Poison, 4. Hatefuck, 5. I Am Your Skin, 6. She's So Bendable, 7. The Spectator, 8. I Have Seen The Future, 9. Red Hands And White Knuckles, 10. Jack-O'-Lantern Man, 11. Sugar Pill


Le retour du Jedi. Enfin, un assez mauvais Jedi ces derniers temps, je vous l'accorde. Sans compter que ca n'existe pas les Jedis! (Donc déjà à la base, j'étais mal parti.) Je n'ai pas publié depuis un long moment, je n'en suis que trop conscient. Ces 3 derniers mois ont été très, même trop chargés. Riches en préparatifs, en changements, en projets.

Je reprends aujourd’hui du service, poussé à l'écriture par la surprise qu'a été pour moi le nouvel album de The Bravery: Stir the Blood. Sorti il y a deux mois, le 19 novembre 2009 pour être exact, cet album est un tournant majeur dans la discographie du groupe.

Sam Endicott, chanteur et leader du groupe, avait déclaré à Billboard avant sa sortie que l'album Stir the Blood serait plus similaire à leur premier effort (l'éponyme de 2005) qu'à leur second (le diptyque The Sun and the Moon, de 2007). Il avait raison (encore heureux), et pour les raisons qu'il avait évoqué (encore heureux bis, oui), à savoir que l'emploi d'effets électroniques serait étendu, et que le petit nouveau serait un album sur lequel on pourrait danser. Soit, promesses tenues.

Mais je ne sais pas vous, mais moi en ayant lu cela, je me suis dit que la musique serait lumineuse, voire éclatante comme sur The Sun and the Moon par exemple. Mais en réalité, au lieu de la légère mélancolie qui contrastait leur musique par le passé, ici l'ambiance oscille entre sombre et franchement glauque. Après les mélodies scintillantes des deux précédents albums, Stir the Blood se ferait presque serpent, se mouvant sous un soleil noir.

L'univers de cet album est dérangeant, parce que difficile à appréhender. Oui, les rythmes sont entrainants,  et oui, ils utilisent des samples accrocheurs. Mais rares, très rares sont les sons non modifiés de manière à les faire sonner très légèrement faux. C'est ce qui crée en partie l'atmosphère étrange de cet album. Légèrement Glam, indubitablement Dark Wave, le rock des Bravery se comporte comme du mercure. Il parait tantôt lourd et liquide, comme sur ce "Sugar Pill", et tantôt il nous rappelle qu'il demeure un métal, massif et implacable, comme sur le tranchant "Jack-O'-Lantern Man".

Imprégnant tout l'album, des vapeurs toxiques semblent rendre le mélange à la fois brulant et plus respirable. Les guitares sont légèrement moins présentes qu'avant, laissant une place plus importante aux effets électroniques. Cependant vous serez heureux de découvrir quelques solos parsemés dans cet opus. Il s'agit clairement d'une approche différente. Idem pour la batterie. Même si les rythmes gardent cette vivacité classe que l'on peut aussi retrouver chez les Strokes, ils se font plus lents que d'habitude, parfois quasiment tribaux.

Pour ce qui est du chant, on retrouve la voix un peu nasillarde, un peu enrouée, voire grippée de d'Endicott. Le timbre si particulier de cette voix, sans aucun doute une des caractéristiques essentielles de la musique des Bravery, trouve dans cet album un environnement d’obsidienne aux éclats de couleurs disco qui lui convient parfaitement. Au sein de cette musique kaléidoscopique, elle fait office de barycentre. Mais à la grande différence des albums précédents, elle aborde des thèmes plus noirs, et de manière plus crue. Exit la joie et la nostalgie souriante. Bienvenue la mort, le sexe, la drogue. Quand apparaissent l'amour ou l'espoir, c'est toujours à petite dose, et souvent pour jouer les responsables du désespoir lyrique, comme pour soutenir une thèse principale: le monde est moche.

Le monde selon Endicott est moche,-par accident ou inadvertance ajouterait-on-, mais il est surtout violent. En témoignent les paroles choquantes (et surtout le clip) de "Hatefuck". Ce n'est décidément pas un hasard si "Sugar pill" a le privilège de conclure cet album, portant la drogue dure en remède aux problèmes personnels de notre Sam, après les tentatives échouées de relativiser (le dépressif et défaitiste "The Spectator"), ou de s'accrocher ("Red Hands and White Knuckles"). Mais même ce remède se sait inefficace, la fin de la chanson nous rappelant que la drogue n'a pour effet que d'empêcher notre cerveau de penser. Cette idée, couplée au fait que la pilule sucrée soit prise à la fin de l'opus, tendrait presque à signifier une mort par overdose. Une fin sans doute logique, après trois quarts d'heure de douleur musicale.

Sombre, violent, un brun sale, et même contemplatif, Stir The Blood conserve néanmoins de bout en bout une énergie qui en fait un album qui peut s'écouter pour faire la fête. Croyez-le ou non.  

5 comments:

coconut a dit…

comme ça fait plaisir de te relire!
Très bonne chronique by the way!

Quel week-end! J'ai vu H-Tray en concert à Toulouseuh! (il y avait aussi Dwail et Ssiviss, mais comment dire j'aime beaucoup moins). J'ai fait le plein de bon thé grâce à mon roux, j'ai la tête pleine de nouvelles chroniques, de nouvelles découvertes, et quand je rentre paf!

Une chro de notre webmaster, elle est pas belle la vie? ;)

Thibs a dit…

Hey, mais il n'y avait pas de question a se poser: la vie EST belle! :D

Ca fait plaisir de re-ecrire je dois dire. Content que ca te plaise ;-) J'ai deja des idees pour la suite hehehe :P

Je ne savais pas que tu aimais le the! C'est ma boisson chaude de choix perso. Un bon the vert, nature ou a la menthe, y'a que ca de vrai moi je dis. Nan, ca... et la musique! ^^

coconut a dit…

Fleur de Jade
Caramel
Fruits Rouges
Jardin Bleu
Pomme d'amour
Poire/miel
Coquelicot
Thé Vénitien
Epices
Bougainville
Cerise Noire
Cannelle
Celte

Ce sont tous les thés actuellement dans mon placard! J'en suis dingue, et j'ai abandonné le café (bonne chose).

Ecrire des chroniques en se faisant un bon breuvage à l'aide de ma boule à thé! voilà comment atteindre le bonheur devant son écran.

coconut a dit…

Aaaaah (hurlement de la mort qui tue)

Je me suis retenue pour ne pas faire un post "News" sur un album sorti en 2007 (ça n'aurait pas été intelligent dis donc), mais il faut que je le marque quelque part alors merci Coanthem (et pardon The Bravery).

Ecoutez Emigrate! Ce pêle-mêle de rock classique, chant clair, metal classieux et de rock suave, est un délice pour les oreilles.

L'album éponyme est sur deezer alors faites-vous plaisir. Et faites votre BA de la journée, écoutez bon dieu!

(je suis dans le même état qu'à ma découverte de Black Light Burns, EU-PHORIQUE!)

N a dit…

En effet, ça fait plaisir de relire des chroniques du Boss.
Je vais même te piquer des idées tiens, et ce pour deux raisons 1) je suis un lèche-botte 2) moi aussi j'aime le thé.

Boss, profite bien de ton séjour américain et ramène-nous des chroniques locales !