Charlotte Noailles.
ASIDEFROMADAY - "Manufactured Landscape"
1)Geodesy, 2)Seven Days In Theory, 3)Alone, 4)The Idea Of Creation, 5)Friction, 6)Arcane §Fondation, 7)March Of The Stones, 8)Geocentrism, 9)Here Comes The Man
Après "Divine Proportion" en 2005, Asidefromaday a sorti "Manufactured landscape" en octobre 2008 chez Division Records. Le groupe se compose de David Demesmay (basse), Fred Nivard (chant et clavier), Nicolas Chevailler (guitare) et de Julien Loizeau (batterie). Au menu de quoi arroser nos tympans d'une bonne sauce metalcore. La voix saturée, dans la lignée de Wolves In The Throne Room, leurs cousins un chouia plus extrêmes, Asidefromaday nous donne pourtant de quoi briser les clichés sur le hardcore. Les accalmies sont assurées par les instruments ou l'absence de chant, et pour le reste on se laisse porter par la vague brutale d'une voix qui effiloche et recouvre les lignes instrumentales. Ca gueule franchement des paroles qu'on ne comprend pas, et j'ai envie de dire: on s'en cogne, la musique c'est aussi un met qu'on aime savourer cru.
Brutalilté et tourbillons sont les mots d'ordre de cet album, qui couplés à un rock post-atypique vous donne une idée de la tronche de cet animal souterrain, mais même-là mon profil musical reste approximatif, et à moins de connaître par coeur l'album à force d'écoutes, a priori Asidefromaday n'est pas évident à débusquer au cours d'un blindtest. Le groupe sort des rangs du hardcore, se fait la malle pour expérimenter le post-rock, puis déchaîne de nouveau un chant qui grogne. Alone débute dans la mêlée, et Fred ajoute son grain de sel, un ajout qui pique et vrille l'harmonie des compositions. Disons que les instruments sont l'atmosphère du groupe, et Fred la Bête libérée qui saccage et fait monter la rage en créneau. March Of The Stones et The Idea of creation déchaînent plus brutalement les poussées vocales de Fred et l'on revient à un hardcore moins subtil, franc, assassin. La source du metalcore refait surface avec Here Comes The Man, un morceau cataclysmique qui se prolonge soudainement sans chant avec un niveau sonore tempéré, contrôlé. Le calme après la tempête en somme alors que la plupart des morceaux sont aux antipodes de la douceur de vivre.
La délectation à écouter la violence est pleine, et pour ma part je m'éclate avec ce hardcore barré. Chose certaine, le chant clair fait office de martien dans cet album car il n'y en a pas la moindre petite parcelle. On sait derechef à quoi s'attendre, du souffre, des cris, des claques en veux-tu en voilà. Seul Friction débute timidement en comparaison avec les autres morceaux. Sans chant, les instruments forment une spirale aliénante, répétitive mais dynamisée par la course folle des sons. Pendant plus de 3min30, on savoure l'absence jusqu'à ce que la tumulte revienne clamer sa surprématie. Avec Arcane § Fondation Asidefromaday montre la virtuosité de ses membres qui ne sont pas que des brutes avides de chocs auditifs, et qui montrent ainsi que la violence telle qu'ils la jouent n'est décidément pas un son par défaut mais bien le choix d'un son agressif et puissant. Une reissue de l'album est prévue pour octobre ainsi qu'une tournée européenne. J'ai hâte de les voir en Live!
Charlotte Noailles.
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