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NEWS: Interview de Naïve


1) To Lose and to die for, 2) Underwater, 3) The Crying Community, 4) The Shroud, 5) Your Own Princess, 6) Everything dies, 7) The End.


Un mois après la sortie de « The End », premier album du groupe toulousain Naïve, Jouch, Mox et Rico reviennent sur le parcours du groupe pour nous faire partager le spleen envoutant de leur univers trip-hop/electro/metal. Pour les chanceux qui ont assisté à leur Live au « Complot sur le Campus » ou encore au Bikini, c'est l'occasion de s'y replonger, pour les autres « Ne faites pas l'impasse! c'est l'une des meilleurs sorties de 2009 ». Bonne lecture, et je l'espère bonne écoute!

Messieurs, une fois n'est pas coutume, ma première question ne va pas être très originale. Alors, d'où vient le choix de Naïve comme nom de groupe? C'est un hommage au label du même nom, ou simplement pour la symbolique de sa définition, à savoir « spontanée, sincère, vraie, naturelle, mais aussi crédule ». Est-ce qu'il faut y voir un rapport avec la conjoncture actuelle, comme de dire que malgré la crise du disque on peut encore faire de la musique et la cristalliser sur un support alors qu'en général la plupart des groupes n'arrivent à rien sans label.

Ta définition colle énormément au contexte de crise actuel, et la définition du mot "naïve" est également extrêmement intéressante... Nous aimons l'idée d'appréhender la musique de manière naïve dans le sens noble du terme, c'est à dire de manière directe et ressentie, donc au final de manière plus sincère. En choisissant ce nom, il était surtout question d'assumer quelque chose de très naturel et premier degré, encore une fois dans le bon sens du terme. Accepter d'être touché par une mélodie ou des mots simples. Ne pas chercher le calcul, aller à l'essentiel. Le côté féminin du mot et la prononciation identique en anglais et en français nous plaisait également beaucoup. On aime énormément le contraste entre la douceur du nom et l'énergie dégagée par la musique. Concernant le label Naïve, aucun rapport, même si nous le connaissons évidemment. Cela dit, si ils sont intéressés, nous également!

A peine un peu plus d'un an depuis le premier concert du groupe, et voilà venir le premier album et un DVD. C'est fou d'avoir rallier autant de personnes à la cause Naïve en si peu de temps, à savoir que ce sont les pré-commandes en ligne qui ont permis le pressage de « The End ». Pensez-vous que la postérité de Mary Slut, Agora Fidelio, Kalevala et le suivi de vos parcours aient joué, que les gens se soient dit, « Tiens un side-project! Écoutons pour voir ». Car finalement il y a eu peu de concerts, trois je crois. En gros, les gens vous ont découvert comment? La scène toulousaine étant très active, j'imagine que Naïve a bénéficié d'un gros coup de buzz interne.

Concernant le DVD, nous avons simplement eu l'opportunité de récupérer du matériel vidéo et son de très bonne qualité, après un concert ou on s'était vraiment fait plaisir, donc il nous est apparu comme naturel de proposer en nombre assez limité à ceux qui seraient intéressés de se procurer des images « souvenirs » de la soirée et de quelques moments persos en répétition par exemple.
Sortir un album et un DVD d'un coup peut paraître précipité, mais comme nous te le disions précédemment, le DVD était plus un plaisir qu'un coup marketing.
En termes de « buzz » pur, il faut avouer qu'internet nous a été d'une grande aide. Nous avons passé énormément de temps à promouvoir le groupe et sa musique sur myspace et facebook en particulier, et nous continuons autant que possible, dans la mesure ou aujourd'hui, en tant que groupe autoproduit, le net reste le premier moyen de visibilité et d'actu. Nous avons pour l'instant effectivement peu de concerts à notre actif, mais après ces quelques dates, les retours ont été très positifs et nous pensons que le bouche à oreille a aussi fait son effet.
A priori, nous pensons avoir eu assez de facilité à faire nos preuves de part nos diverses expériences scéniques passées, au travers de nos autres groupes, tournées et autres, en particulier lors du concert au Bikini que peut être certains groupes plus « jeunes » n'auraient pas assumé.
Tant qu'à y être, il est important pour nous de remercier chaleureusement ceux qui nous aident, à commencer par nos vieux potes de Sidilarsen (soutenez les bordel, et si vous ne connaissez pas encore, dépêchez vous de vous y mettre!!), qui nous ont proposé d'ouvrir pour eux lors de la sortie de leur dernier album « Une Nuit Pour Sept Jours » dans ce même Bikini. Cette soirée nous a vraiment marqué, et nous espérons vraiment partager d'autres dates... My Own Private Alaska et Eryn Non Dae (ex-END.) ont également une place spéciale dans nos coeurs pour tout le soutien qu'ils nous ont apporté depuis le début de l'aventure.

Et vous avez fait fort! Difficile de ne pas apprécier une sortie qui coïncide avec la Fête de la Musique. Coup de maître ou pur hasard?

Les deux mon capitaine!

A l'écoute de « The End » on ressent immédiatement les effets envoutants de la rythmique, une rythmique nourrie de trip-hop, de samples electro et de metal. Joli cocktail, tout est parfaitement calé. Le tout donne une combinaison efficace qui évoque les grands espaces, le ciel, la mer, une ambiance intimiste et mélancolique. On pense à Team Sleep, Deftones, Tricky, Massive Attack, Morcheeba, The Aloof, mais vos influences viennent peut-être de contrées complètement différentes.

Avant tout, merci beaucoup pour cette question et pour ton sentiment vis à vis de notre musique. Les influences que tu cites sont très pertinentes! Nous avons tous les trois des influences très diverses et extrêmement éclectiques. Ca peut aller de choses très violentes à des choses très calmes, de la musique organique autant que synthétique, concrètement tout ce qui nous touche et quel qu'en soit le style. Au final on puise nos influences au fond de nous mêmes et de ce que nous tirons de ce mélange.

Le morceau Everything dies m'évoque la série Six Feet Under dont le coffret de la cinquième et dernière saison affiche: « Everything, Everyone, Everywhere, Ends ». On en voudrait un peu plus, mais le chemin s'arrête là. Il semble que le morceau nous invite à profiter de chaque instant derrière la facette nostalgique du temps qui passe. Comme si le spleen et carpe diem avaient fini par trouver un terrain d'entente. Quand vous avez composé ce morceau le ressenti penchait plutôt de quel côté?

En réalité nous n'avons aucun processus de composition particulier, aucune méthode de prédilection. La manière de composer parle d'elle même, est très instinctive, et représente la manière "naïve" d'être du groupe. On y retrouve donc en quelque sorte le lien avec ton évocation du "Carpe Diem". Pour exemple, la ligne de voix d'Everything Dies avec son effet "téléphone" a été enregistrée en une seule et unique prise, improvisée, sans même savoir avant ce qu'elle allait être... On ne se pose pas de questions, on avance et on avise... Le texte de ce morceau est né pendant une période finalement très éloignée de ce bon vieux Carpe Diem, et plutôt fataliste. Si on devait nommer une ligne de conduite chez Naïve, ça pourrait être Spleen = paroles et Carpe Diem = musique. Encore une fois on retombe dans le côté naïf de la chose, l'instinct et la spontanéité.

On vous l'a forcément déjà demandé mais pourquoi avoir choisi « The End » comme titre pour votre premier album? Pour boucler la boucle? « The End » s'achevant par le morceau The End et recommençant éternellement son leitmotiv rythmique... Dans ce sens, on pourrait y voir l'image d'une renaissance perpétuelle. C'était le but?

L’ album a été produit maison avec les moyens du bord, soit pas grand chose. On a chacun traversé des temps difficiles pour diverses raisons persos durant sa mise en oeuvre. Concernant Mox de gros problèmes auditifs suite à un choc il y a six mois qu'il traîne aujourd’hui encore plus ou moins… On a tous souffert dans cette histoire… ça nous a beaucoup handicapé et retardé. Mais on y est arrivé !!
Tout ceci, a donc un moment remis en question l’existence de Naïve et autant te dire que cet album a été accouché dans la douleur…
Aujourd’hui on sort enfin la tête de l’eau, et on est surmotivé !!! Puis comme on dit ici : The End Is The Beginning… !!! On est d’ailleurs déjà en route pour la suite… Une chose est sûre, on ne regrette absolument rien et on est bien plus qu’heureux et soulagé d’avoir pu terminer notre 1er album, et surtout de pouvoir continuer...
Pour ce qui est du titre, une fois de plus la naïveté a refait surface et après moultes réflexions et recherches, il s'est imposé spontanément. On avait d'abord décidé d'appeler l'album "Everything Dies" mais le sens nous a finalement paru trop définitif et radical. Dans "The End", on retrouve également le côté pesant et lourd, mais une porte reste ouverte, on peut y voir des tonnes de choses. Il était temps de clôturer "l'histoire", mais une fin n'est pas forcément négative, elle permet aussi parfois de partir vers autre chose, une sorte de renaissance comme tu le disais.

Indépendamment de la musique, les paroles créent à elles-seules un univers nourri de « spleen». J'imagine que le choix du chant clair et souvent murmuré vise justement à focaliser l'attention sur les mots.

Justement pas. Nous avions l'envie de ne pas "effrayer" les personnes peu habituées à écouter du metal "traditionnel" emmené à grands renforts de cris et autres voix agressives, tout en leur glissant gentiment quelques riffs burnés; ce n'est en rien un autre choix marketing, mais nous aimons l'idée de pouvoir faire une musique dite metal tout en y alliant de la douceur, et par là même toucher un public plus large.
Cela dit, en gros, sur un morceau de 9 minutes on a à peu près 30 secondes de chant, parce qu'avant tout nous souhaitons privilégier la musique, avec le chant plutôt vu comme un instrument.
Nous voyons notre musique comme un tout, et pas comme une chose sur laquelle est posée un chant qui se doit d'être mis en avant.
En revanche cela ne signifie pas que les mots n'ont aucune importance et il paraissait évident de les rendre compréhensible pour les personnes intéressées. Donc il était nécessaire de les imprimer dans le digipak. Dont acte.

Et vous écrivez les textes ensemble? Comment ça se passe?

Jouch : Je suis le seul à m'occuper des paroles jusqu'ici. Je ramène les textes, j'explique en gros ce que j'ai voulu mettre dedans, et Mox et Rico valident ou non.
Souvent j'écris des choses que je garde très longtemps de côté le temps de m'habituer, de réfléchir à ce que j'aime ou que je n'aime plus, et ce n'est que plus tard que je ressens le besoin de mettre en avant tel ou tel texte avec tel ou tel thème, le tout sur telle ou telle musique.

Grâce au soutien du collectif Antistatic votre album est maintenant disponible via leur boutique, mais que font les labels? Est-ce qu'une piste se profile à l'horizon?

Concernant la boutique Antistatic, l'album y est en vente depuis une semaine.
Au niveau des labels, les démarches sont en cours. Nous avons contracté un deal de distribution numérique et l'intégralité du disque sera début Août disponible sur la majorité des plateformes de téléchargement légal (Fnac, Virgin, iTunes, etc...). Ce téléchargement sera possible soit directement sur les sites précités, soit via un player sur notre page myspace http://www.myspace.com/wearenaive ainsi que sur le facebook du groupe. Bien entendu, notre but à plus ou moins long terme est d'avoir un label et d'être distribué.

Des dates sont à prévoir prochainement? Mox j'espère que tes oreilles sont rétablies et prêtes à repartir fissa dans les salles. Nous sommes une sacrée tripotée de gens à vouloir écouter la totalité de « The End » en Live.

Actuellement nous n'avons pas de dates concrètement arrêtées mais plusieurs à valider. Si la santé de Mox le permet, nous aimerions reprendre la scène aux alentours de l'Automne. D'ailleurs à ce jour l'évolution de son rétablissement est plus que positive!
Rassure toi, nous trois aussi sommes impatients de jouer l'intégralité de "The End" sur scène, et nous ferons tout pour le faire dans le plus de villes possible!
Nous tenons en tout cas à outreremercier une fois de plus tous ceux qui nous soutiennent, nous écoutent, ont acheté et achèteront l'album, nous n'oublions pas que c'est grâce à eux que nous avons pu le presser!
Et enfin un merci tout particulier et spécial à toi pour cette interview et pour tes questions perspicaces.
Vu que tu ne nous demandes pas de mot de la fin, nous allons bien évidemment nous permettre de te l'imposer, et ce mot de la fin sera : Complèt'ment.

Je vous remercie également! J'ai été ravie de vous proposer ces questions. A très bientôt! Naïve triomphera!

Charlotte Noailles.

Photographie: Flora Riffet c/o WildEyed Photography.
De gauche à droite: Jouch (chant/guitare/prog), Mox (batterie, prog) et Rico (basse).

4 comments:

Kristoff a dit…

Ces messieurs sont grands, du moins par leurs musique :p

Y'a interet que vous ne passiez pas loin d'Orléans messieurs sinon... bah sinon je pleurs :'(

Au fait elle est où la page de souscription pour le prochain album???????????? :D

coconut a dit…

Perso pas loin de La Rochelle ça m'arrangerait. Oui Kristoff je te sabote ton annonce!

A mwa!

coconut a dit…

Et sympa ta page myspace. Je vois qu'on aime Kehlvin :p

N a dit…

Woohooohoo, je l'ai enfin lu, cet entretien. C'était pas mal, tout compte fait. Du coup, ils en sont où les toulousains ?