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IRIS CORPORATION - "A New Saint Session"



01/A New Saint Session 02/Highest Love 03/Greedman 04/Invisible Rain 05/Ship Of Wonders 06/Brain-Wave 07/Eye Of The World (part I) 08/Eye Of The World (part II) 09/HeartH 10/Sundog 11/Jack And Amy 12/Sunnyday 13/Pleading For Love

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IRIS CORPORATION, anciennement IRIS, est un groupe originaire de la très jolie agglomération albigeoise et fait suite, avec A New Saint Session, à un premier album Head On The Floor paru en 2002.
Sept ans de maturation ont donc été nécessaires pour achever la conception de ce 13 titres. Ce délai n’a néanmoins pas été vain puisque le groupe en sort totalement transfiguré, et ce au-delà de considérations purement musicales.
En effet, sur la forme, l’artwork épuré aux touches arty poussées à leur paroxysme en est le témoin (digipack et livret 16 pages où les paroles sont illustrées par une iconographie foisonnante : extraits de parchemins, motifs d’alchimie, …). Sur le fond, c’est la richesse et la subtilité des lyrics qui impressionne. Constructions alambiquées et enjeux brûlants traités avec délicatesse, les sujets moteurs sont l’écologie -teintée d’ésotérisme (lisez et décortiquez « Highest Love » ou « Ship Of Wonders »)-, endoctrinement par les « groupes spirituels hiérarchisés » communément appelés « religions », sans oublier l’ovni de l’album : le rigolo et explicite « Jack And Amy ». Déjà, sur ce point, le trio (parfois duo) se démarque de la concurrence car, généralement, qui dit pop/rock anglophone sous entend vacuité dans l’écriture. En fait, une description plus approfondie de ces aspects ne serait pas au service de cet album à apprécier dans sa globalité et autour d’un message récurrent : le partage doit prévaloir sur le profit car il en est la source.
Mais ces aspects singuliers avaient déjà entamés leur éclosion sur le premier album, c’est en fait musicalement que la métamorphose s’opère -évolution, là aussi déjà perceptible sur le premier effort- et ce en quatre points :

1/ Désormais chaque chanson dégage une personnalité, assimilables dès les premières écoutes. Fini les alternances mécaniques et ultra éculées passages doux/accélérations électriques, le spectre sonore du combo vogue allègrement entre rock pêchu (« A New Saint Session », « Greedman », « Sundog »), chansons colorée d’un feeling oriental divin (« Ship Of Wonders », « HeartH », « Highest Love », l’ouverture de « Sunny Day ») et pop planante (« Eye Of The World ») mais le tout est cimenté par une très (trop ?) solide cohérence ; ainsi même les titres enlevés sont ornés de digressions acoustiques (« Invisible Rain », « Brain-Wave »).

2/ Arrêtons nous maintenant sur la production, léchée et limpide. Entièrement enregistré et mixé par John « JP » Iris, (retenez votre souffle) chanteur, guitariste, parolier, (parfois) bassiste et pianiste du groupe ; le son est clair, fluide, puissant et aéré, valorisant admirablement chant et guitares (on pourra juste regretter un son de batterie quelquefois trop étouffé en dépit d’une excellente prise de la caisse claire). Là encore, les progrès par rapport au premier album sont plus que notables.

3/ Troisième point et non des moindres, le trio a significativement émondé ses compos d’une densité superflue, élargissant l’espace sonore et juxtaposant de nombreux arrangements (maracas, percus, cordes, éléments électroniques très typés Trip Hop) sans rendre indigeste sa musique. Ici, efficacité rime avec prise de risques, IRIS réalise donc un tour de force en parvenant à se faire plus addictif et plus diversifié notamment au niveau des riffs de guitares plus efficaces et recherchés -même si quelques solos assez éblouissants techniquement sur le premier opus, auraient, à mon goût, pu être reconduits. Seul regret : que le combo ne délaisse pas un peu plus le format couplet/refrain/pont…

4/ Enfin, l’aspect qui risque de faire la différence est le chant, métamorphosé. Si John « JP » Iris a toujours recours à des vibraltii superflus dans les graves entamant un peu la pureté des émotions déployées (« Ship Of Wonders »), ainsi qu’un timbre parfois difficile à appréhender dans sa tessiture la plus grave, il réalise globalement un tour de force ahurissant de maestria technique. Autant capable d’interventions qui vous resteront imprimées dans le cortex un bon bout de temps (« Greedman », l’Enorme et touffu « Jack And Amy », le refrain d’ « Invisible Rain », le tube parmi les tubes « Sunny Day » -surtout cette montée lyrique à partir des 4’03…) que de pirouettes assourdissantes (« Ship Of Wonders »), en passant par la voix mixte haut perchée et puissante (« A New Saint Session », les ponts d’ « Invisible Rain » et de « Sundog ») et par le travail singulier tout en retenue (« Eye Of The World » I&II). Mais c’est surtout quand il use d’un registre gouailleur (« Pleading For Love ») ou sacré qu’il est le plus remarquable comme en attestent les inestimables « Highest Love » et « Brain-Wave ».


IRIS CORPORATION s’émancipe donc de par son travail vocal et guitaristique très abouti conjugué à un feeling oriental inhérent à chacune de ses notes. Finissons cette chro’ par le clou du cd « Pleading For Love », ode à l’amour funky où, comme sur le reste de la galette, le batteur dévoile sa virtuosité -c’est en fait un peu comme les Red Hot mais avec une guitare et une batterie. Néanmoins, que les adorateurs du premier opus se rassurent, des réminiscences du rock burné pratiqué par le combo subsistent, le pêchu « Greedman » devrait satisfaire votre appétit -même si personnellement, en dépit du fait que cette chanson soit la plus entêtante de l’œuvre, je la trouve un cran au dessous des autres titres en termes de composition et de raffinement.
Espérons donc que la formation poursuivra ses élucubrations world en affermissant et exacerbant l’apport des instruments « non rock », tel que l’oud de « HeartH » le préfigure.
A quand IRIS CORPORATION interprétant « Le Petit Bonhomme En Mousse » pour enfin (re) remporter l’Eurovision ?

DEMISROUSSOS81

3 comments:

coconut a dit…

Tiens, mais je l'ai cet album! Bref. Même s'il m'a fallu plusieurs écoutes pour m'habituer à la voix je suis d'accord pour en chanter les louanges.

n a dit…

Bon les mecs, j'essaye de revenir pour Juillet.

Je te souhaite la bienvenue mon cher Demis (pourquoi ce sobriquet, ils t'ont fait souffrir à ce point en Maîtrise :p ?)
See ya !!


Thibs pleure pas, moi aussi je souffre de ne pouvoir m'exprimer, car on manque cruellement de chroniques trip-hop et electro. Chapeau bas pour la retouche graphique du site. On peine à croire qu'il s'agit d'un blogspot à la base.

Lorrainer a dit…

j'ai aussi l'album d'Iris Corp.
C'est effectivement l'un des plus beaux albums que j'ai pu acheter ces dernieres années.
Tout y est hyper bien soigné et réalisé, du package aux textes en passant par le son et les compos et.... tout quoi !!!